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Sud algérien - Encore une fois, il ne reste plus qu'à pleurer les morts

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Sud algérien – Tamanrasset - 23 blessés dans un attentat terroriste

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Pour les observateurs de la scène sécuritaire, cet attentat est un acte de diversion par rapport à la guerre qui fait rage au nord du Mali

Au moment où le Nord Mali, non loin des frontières algériennes vit sous d'intenses tirs nourris ayant occasionné l'assassinat de plus d'une quarantaine de civils maliens, l'Algérie renoue avec les attentats. Un kamikaze, à bord d'un véhicule tout-terrain de marque Toyota, s'est fait exploser hier matin vers 7 h 45 mn à l'entrée d'un groupement de la Gendarmerie nationale situé au quartier Tahagart, dans le centre de Tamanrasset, à 1900 km au sud d'Alger.
Selon un communiqué du ministère de la Défense nationale, l'explosion, qui a causé des blessures à 23 personnes, dont 15 éléments de la gendarmerie, 5 éléments de la Protection civile et 3 citoyens qui étaient de passage, a occasionné d'importants dégâts matériels à ce bâtiment situé sur l'artère principale de la ville ainsi qu'aux constructions et habitations avoisinantes.
L'explosion a laissé un trou béant dans la chaussée alors que les toits des habitations riveraines ont été soufflés par l'explosion. C'est la première fois qu'un attentat suicide est perpétré dans cette région qui abrite le Commandement général des quatre pays du champ qui luttent contre le terrorisme. Selon nos sources, cet attentat prévoyait un maximum de victimes et le bilan aurait pu être plus conséquent n'était la vigilance des éléments de la Gendarmerie nationale qui ont réussi à stopper le kamikaze juste à l'entrée de la cour de la brigade. Pour nos sources, qui étaient préparées à toute éventualité par rapport notamment à ce qui se passe au nord du Mali, cet attentat intervient comme une diversion, mais aussi comme un acte terroriste symbolique, puisque Tamanrasset abrite le centre des opérations militaires conjointement menées avec la collaboration du Mali, de Niger et de la Mauritanie. Nos sources ont interprété cet attentat comme «un message de défi à l'Algérie» qui conduit des opérations conséquentes contre les résidus du terrorisme. Il n'en demeure pas moins que certaines régions désertiques du sud de l'Algérie constituent des lieux de transit pour les éléments d'Al Qaîda. Ces derniers ayant tissé des liens étroits avec le Mouvement unicité et jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), comptent revenir, selon la lecture faite par nos sources, au-devant de la scène médiatique, en exploitant cette nouvelle alliance. Mais, il est tout de même étrange pour nos sources que ce soi-disant énième mouvement prétendu djihadiste revendique l'attentat. Un mouvement né à l'ombre de la guerre civile en Libye le mois de décembre 2011. Préférant garder du recul par rapport à cette revendication, du fait de l'inexistence de ce mouvement sur le territoire national, nos sources insistent également sur le concept de diversion, même si auparavant, cette même organisation terroriste avait revendiqué le rapt contre les ressortissants européens, deux Espagnoles et une Italienne à Tindouf. Ce mouvement affirme comme une dissidence d'Al Qaîda au Maghreb islamique, dirigée par des Maliens et des Mauritaniens. Se référant à Oussama Ben Laden, chef d'Al Qaîda tué par l'armée américaine au Pakistan, au mollah Omar, chef des talibans afghans, et à des figures historiques de l'islam en Afrique de l'Ouest subsaharienne, ils prônent le djihad en Afrique de l'Ouest. Pour nos sources, «ce qui est apparent n'est pas forcement la vérité». Il est clair pour ceux-là que les retombées de l'intervention de l'Otan qui a encouragé l'insécurité et provoqué le phénomène de la circulation des armes commence à se sentir plus concrètement. Le redressement d'une telle situation n'est certainement pas dans un futur proche, notamment avec la guerre civile que connaît le Mali après le retour de pas moins de 16.000 hommes armés appartenant à la tribu des Touareg Azouat. Une importante opération militaire a été déclenchée, cependant, avec un renforcement hermétique du dispositif sécuritaire. Les forces héliportées ont été appelées à intervenir, notamment au niveau de la bande frontalière. Nos sources parlent aussi de la mobilisation d'unités spéciales à ce même niveau. Rappelons qu'en 2010 sept gendarmes des gardés frontières et deux gardes communaux avaient été tués lors d'un accrochage non loin du lieudit Tin Zaouatine, situé à 550 km au sud de Tamanrasset. De par la menace terroriste, les forces de sécurité font face également aux contrebandiers, trafiquants particulièrement actifs au niveau des frontières, notamment depuis l'éclatement du conflit en Libye qui a engendré une activité redoutable dans le trafic des armes lourdes.

Source L’Expression Ikram Ghioua

Le Pèlerin


Sud algérien – Tamanrasset - Quand l'homme bleu perd sa couleur...

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Lorsque modernité et tradition ne font pas bon ménage, c'est la révolte assurée.

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A Tamanrasset la situation n'est pas aussi dramatique que cela mais elle est tout de même bouillante. En effet, la jeunesse de la ville se retrouve perdue entre le désir de modernité et les traditions qui ne sont pas là pour faciliter les choses. Mais le pire c'est le sentiment d'abandon, de la part de la patrie, qui prévaut chez ces jeunes, particulièrement chez les Touareg. «Ne nous parlez pas! Vous les journalistes vous êtes comme l'Etat, vous ne vous souvenez de notre existence que lorsque vous avez besoin de nous», nous lance avec colère un homme bleu à qui nous voulions parler. «Pour vous les Touareg c'est le folklore, chtih oua ardih (danses et chants) mais personne ne s'interroge sur nos problèmes de fond», ajoute-t-il tout aussi sèchement. «Les élections, c'est pour bientôt, c'est pour cela que vous êtes là», nous balance avec tout autant de colère, Abdellah, un jeune rencontré dans la rue. Abdellah, avec qui nous avons sympathisé par la suite et réussi à gagner sa confiance, s'excuse. «Excusez-moi mes frères mais on est tellement marginalisés que l'on se méfie de tout le monde, particulièrement vous les gens du «Tel «(Nord)». «Notre méfiance est encore plus grande quand il s'agit de journalistes venus couvrir ces mascarades», précise-t-il. Et par mascarade, il parle du Festival international des arts de l'Ahaggar et du Amni Namis, le festival dédié au dromadaire. «Par peur d'une propagation de la révolte des Targuis maliens et nigériens, ils organisent ce genre d'événements qui n'ont rien à voir avec la dure réalité», assure-t-il. «Est-ce que vous pensez que les dromadaires et les arts sont nos préoccupations?», nous demande-t-il. «Ils essayent juste d'occuper nos esprits par autre chose. Mais nous, on est au courant de ce qui se passe aux frontières...», rapporte-t-il avec des sous- entendus qui ne laissent présager rien de bon. «Le pire pour nous, c'est le mépris», révèle de son coté Abdelkader. Menacés par la pauvreté, négligés par le pouvoir et dans l'impasse face à la rebellion de leurs frères du Mali et du Niger, les Touareg sont devant un dilemme. Patienter et faire confiance aux pouvoirs publics, à leur tête le wali, pour obtenir un meilleur partage des richesses engendrées par l'exploitation du pétrole et bientôt l'or, ou se rebeller! «Même si les tribus de Tam sont les tribus Touarègues régnantes, on n'a pas voulu rejoindre nos frères. Pour le moment on est patients on fait confiance à sidi el wali qui est en train d'essayer de rattraper les gaffes de son prédécesseur», atteste-t-il. «Mais on verra par la suite, Dieu seul sait ce qui se passera demain....», ajoute-t-il. Après ces brefs témoignages que nous avons difficilement recueillis que les Touareg se murent devant un silence de marbre et refusent d'évoquer ces questions qu'ils considèrent comme taboues, nous avons décidé de demander à la population locale quels sont les problèmes des jeunes de la région. «Eh bien, comme tous les jeunes d'Algérie, on aspire à trouver du travail, avoir des loisirs, se loger et se marier. Malheureusement, on ne trouve rien de tout cela ici», répond Lakhdar, chauffeur de taxi. Nous lui avons alors dit que ce n'était pas que Tam qui souffrait de ces fléaux. «Oui, je sais, mais ici c'est pire. Regardez, vous voyez tous ces jeunes dehors, eh bien aucun d'eux ne travaille», justifie-t-il.
Le royaume de la contrefaçon
Il est vrai qu'il n'est pas aisé de trouver du boulot à Tamanrasset. C'est une réalité, les jeunes de là-bas ne travaillent pas! Les commerces sont majoritairement tenus par des commerçants venus d'autres régions du pays. L'alimentation est la spécialité des Kabyles. Il y a aussi beaucoup de commerçants venus de l'est du pays qui se spécialisent dans le reste. Le marché de l'Assehal est, quant à lui, occupé par des commerçants venus du Mali et du Niger où ils vendent divers produits de leurs pays qu'ils font passer en contrebande. D'ailleurs, à l'entrée de ce marché qui est le royaume de la contrefaçon, on est accueillis par des commerçants maliens qui vendent de la noix de coco bien de chez eux. Ces noix de coco sont vendues dans des brouettes par des jeunes Maliens mais sous l'oeil vigilant du «patriarche». Gare à vous si vous vous querellez avec l'un d'eux, le «papa poule» intervient immédiatement pour s'expliquer...A l'intérieur du marché on est accostés par toujours, des Maliens et Nigériens qui nous proposent des téléphone portables. «Un I-Phone 4 S 64 G à 5200 dinars, vous en prenez deux je vous les fait à 4800 dinars», nous dit Salif qui essaye de nous fourguer sa marchandise. Voyant que l'I-Phone à la batterie Nokia ne nous accroche pas, ils nous montre alors son produit phare! «Celui-là il est un peu plus cher, il coûte 9000 dinars. C'est un Balckberry-Nokia (les deux firmes ne savent pas encore qu'elles ont fabriqué ensemble un téléphone...) c'est un smart phone qui fait télévision aussi. Il suffit juste de tirer cette antenne (une antenne de transistor). Vous voyez», essaye t-il de nous convaincre. «D'où vous ramenez ces téléphones?», lui demandons-nous. «Ah, ça! c'est pas vos affaires vous achetez sans poser de question», nous répond-il avant que son copain ne nous révèle qu'ils «viennent de Chine mais qu'ils passent par le Mali», sans donner plus de détails, ni comment ils rentrent, ni qui les fait rentrer. Chez Salif et ses amis on ne trouve pas que des téléphones portables mais également des appareils photo, des cartes mémoires...enfin tout ce qui est équipement électronique. Dans ce marché très «exotique» on trouve pratiquement de tout...sauf des produits algériens. On se croirait d'ailleurs à Dakar ou Bamako. Des tenues africaines en basane, des imitations de parfums, des produits cosmétiques venus de diverses régions d'Afrique et même des plantes et des herbes venues tout droit des brousses d'Afrique. «J'ai une herbe pour chaque maladie», nous propose Aïcha qui vend ces herbes avec son mari dans ce marché de l'Assehal. «Dites-moi de quoi vous souffrez et je vous prépare un cocktail magique», poursuit-elle avant de nous proposer des sauterelles grillées. «Goûtez! c'est bon pour la santé», nous lance-t-elle.
Les billets de 1000 da très appréciés...
Ce marché est donc une petite Afrique subsaharienne en plein territoire algérien. On peut même dire que c'est une zone de non-droit qui échappe à l'Etat. Ce sont les commerçants qui dictent leur propre loi. «Vous n'avez vu que la face émergée de l'iceberg. Ces marchandises de contrebande ne sont rien comparées à ce qui se trame en douce», nous confie El Khier, le Sétifien de l'Assehal. «Tout ce qui est illégal se vend ici. Vous n'avez qu'à trouver la bonne personne et elle vous ramènera de quoi vous avez besoin», rapporte-t-il. «Illégal fait référence à quoi?», nous sommes nous demandés. «Drogues, armes...?» Il esquisse un sourire avant de nous repondre. «Chut! vous voulez me faire tuer? Moi je ne vous ai rien dit», tient-il à préciser. Néanmoins, il accepte de nous révéler un de ces trafiquants. «Vous n'avez pas remarqué que les vendeurs africains apprécient les billets de 1000 et 2000 dinars», nous interroge t-il. «Et ils ne rendent jamais ces billets comme monnaie. Ils vous donnent à la place, des vieux billets de 200 dinars tout déchirés», dit-il. «Eh bien, il y a deux raisons. La première c'est que ce sont ces billets qui sont utilisés pour payer les contrebandiers et deux de ces modèles sont envoyés au Mali et au Niger pour être scannés et en faire de faux duplicata», lâche t-il comme un pavé dans la mare. L'Assehal est donc le marché de toutes les surprises. Il y a également un autre produit qui a, le moins que l'on puisse dire, attiré notre attention. Son nom est «Tchipalo». C'est une bière traditionnelle venue du Mali. Selon ceux qui la vendent, elle fait fureur. «Il ne faut pas se voiler la face, les gens du coin sont des bons vivants. Ils aiment bien boire et le Tchipalo répond à leur besoin que ce soit pour la qualité ou le prix», atteste Keïta qui se décrit comme le roi du Tchipalo. Après notre virée au marché ou comme il est appelé par les locaux, «la foire», nous avons fait un tour au centre-ville pour savoir les commerces qui sont prisés en ville. Encore une fois ce sont les étrangers qui ont la palme. La «Mainama» un plat venu tout droit du Mali, a un succès fou. Les restaurants, qui proposent ces grillades, fleurissent comme des champignons dans la perle du désert algérien.
L'art de la débrouille
Si tous les commerces sont tenus par des étrangers, que reste-t-il donc aux habitants de Tam. Comment font-ils pour survivre? «On se débrouille», nous raconte Mohamed, un clandestin. Et que signifie donc cette débrouille? Etre chauffeur de taxi clandestin est par exemple, une forme de débrouille. Tous les habitants de la ville possédant un véhicule sont des clandestins. A notre arrivée à Tamanghast, on a cherché comment nous déplacer en ville. Le réceptionniste de l'hôtel nous a dit qu'il suffit de lever la main dans la rue et quelqu'un s'arrêtera.
«N'hésitez pas, même les véhicules neufs font cela», nous signifie-t-il. Au début, on ne l'avait pas cru mais il s'est vite avéré que c'était une réalité. Levez la main, tirez 50 dinars et on vous emmène où vous voulez en ville. C'est un tarif unique que tout le monde applique. Voilà donc une manière de se débrouiller. Mais il ny a pas que cela. Mouloud, un Kabyle installé à Tamanrasset depuis plus de 15 ans et qui nous a pris en stop explique que la contrebande est un autre moyen que les habitants utilisent pour régler leurs problèmes. «La contrebande est la «propriété «exclusive des habitants de Tam. Les Africains n'ont pas leur mot à dire dans tout cela. Rien ne rentre ou ne sort sans la bénédiction des gardiens du temple. Les marchandises vendues dans le marché, le carburant...enfin tout ce qui rentre et qui sort des frontières, c'est eux», avoue-t-il. «Oui, l'Etat est au courant et il laisse faire les choses. Il préfère les laisser s'adonner à leurs petits trafics que de les voir ramener des armes ou pire...prendre les armes», affirme-t-il. «Les responsables ont peur de voir une rébellion touarègue telle que celle du Mali s'ils leurs interdisent leurs petits trafics. Ils laissent donc les choses en l'état», certifie-t-il «En plus, c'est du donnant-donnant, c'est un échange mutuel de service: l'Etat laisse faire les choses et eux ils protégent les frontières», témoigne t-il. Nous lui racontons alors les témoignages des Touareg recueillis au début du reportage. «Ceux qui vous ont raconté ça sont soit des Touareg qui ont adopté la vie des citadins soit ils vous ont menés en bateau», ironise-t-il. «Vous savez, il y a une entente mutuelle entre eux et l'Etat sinon ça fait longtemps qu'ils auraient pris les armes pour aider leurs frères Maliens. Mais les Touareg sont des nomades qui savent très bien où se situent leurs vrais intérêts...», dit-il. Cette virée à Tamanrasset, cette vaste terre aride, au milieu du Sahara algérien, un territoire plus grand que celui de la France, nous a permis de découvrir des populations, au caractère ouvert (les femmes se baladent dans les rues à n'importe quelle heure), humble mais surtout très mystérieux. La capitale du Hoggar n'a donc pas encore livré tous ses secrets...

Source L’Expression

Le Pèlerin

Sud algérien - Tamanrasset - Terre d’aventures, de découvertes et de passage

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Sud algérien - Tamanrasset : Terre d’asile et de transit

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Tamanrasset est aujourd’hui, un grand chantier, «tout cela attire», nous dit un cadre de la direction du commerce qui donne le chiffre des établissements de commerce, des petites industries ouvertes récemment. Il y a du travail et de la place pour tous.

Terre d’aventures, de découvertes, de passage des caravanes, des rallyes les plus illustres, Tamanrasset garde toujours cet attrait pour les profils les plus divers. Elle entretient, de ce fait, ce cachet cosmopolite qu’on lui connaît, un cachet digne des grandes villes. Ce n’est pas l’odeur du pétrole seulement qui attire les gens, ici, qu’ils soient à la recherche d’un emploi, d’un commerce à exercer ou autre. Chacun son histoire, son destin. On y trouve de toutes les régions du pays, de tout le continent africain.

«C’est le point de chute pour les populations des quarante-huit wilayas du pays en plus des ressortissants de plus de quarante pays du continent», nous dit un élu local, comme pour mieux souligner la pression qui s’exerce sur cet espace. Il n’en est rien, chacun se débrouille comme il peut pour gagner sa vie, survivre pour d’autres. La sécheresse qui sévit depuis des années au Sahel a poussé à l’exode de familles entières fuyant les conditions intenables dans leurs régions, au Mali, au Niger, au Burkina Faso. C’est pour eux, une terre d’asile. On ferme les yeux, solidarité oblige mais pour éviter une dégradation de la situation, sociale et sécuritaire, la prolifération de la criminalité, on réagit promptement. «On les reconduit jusqu’aux frontières mais finissent par se retrouver de nouveau en ville», souligne un officier de la police judiciaire. Pour la majorité, c’est un combat continu contre la détresse et peu importe si l’on arrive à bon port. «Là bas, on ne veut pas échapper à la faim uniquement mais à la mort», nous dit un Nigérien qui travaille comme serveur dans un café. Les autres trouvent des petits boulots. Au pire des cas, on se contentera bien de «la saddaka», c'est-à-dire l’aumône. La mendicité a gagné en ampleur. On les voit partout tendre la main, le visage innocent et pathétique. Ce sont des femmes et des enfants, seuls, abandonnés lâchés par un mari ou un père perdu. Des candidats à l’émigration clandestine qui n’ont plus donné signe de vie. C’est tout ce que savent dire ces enfants envoyés par leurs mamans, dans les restaurants, les cafés, les mosquées. On les reconnaît à leur parler le «haoussa», un dialecte nigérien. C’est le paradis en tous cas pour beaucoup de populations de l’Afrique subsaharienne.
L’Eldorado, ça l’est aussi pour nous nordistes. Il n’ y a pas longtemps, les jeunes venaient, ici, de gros commerçants du Nord, à l’occasion de l’Assihar, grand rendez-vous commercial annuel pour «faire des affaires, acheter des cigarettes de contrebande, des produits de l’électroménager», nous dit un gérant de pizzeria d’Alger. Mais avec l’ouverture économique des années 90, cet affairisme a perdu beaucoup de son importance. «Vous pouvez trouver tout ça aux marchés de Dubaï (Alger) au Hamiz, à El Eulma». «Cela ne justifie plus le déplacement qui coûte les yeux de la tête», explique t-il. Alors pourquoi est-on toujours tenté par ce lointain territoire ? Il paraît que le commerce de la restauration, du tabac, des cosmétiques marchent bien. Et puis, on nous chuchote que c’est «plus facile d’avoir des avantages dans le cadre de l’emploi des jeunes, des crédits…». Personne ne vous dira qu’il en a été l’heureux élu. Mais dans chaque commerce, vous allez rencontrer des têtes qui vous disent quelque chose».
Dans les autres secteurs, l’apport des régions du Nord est très apparent. Deux jeunes de Meftah semblent heureux derrière leur boutique de fast-food. «Avec mon diplôme de TS en électromécanique et un stage en entreprise, j’attends toujours de pouvoir décrocher un boulot», dira ce jeune de 21 ans. «Mieux vaut ça que le chômage qui vous ronge au nord». On travaille avec les jeunes du service national qui apprécient ce plat italien. Tamanrasset est aujourd’hui, un grand chantier, le projet d’adduction d’eau qui est piloté par les Chinois, l’entrée en production des gisements d’or à Amessmessa et à Tirek, «tout cela attire», nous dit un cadre de la direction du commerce qui donne le chiffre des établissements de commerce, des petites industries ouverts récemment. Les chiffres parlent d’eux–mêmes, il y a du travail et de la place pour tout le monde et pas seulement dans la fonction publique ou les stations services de Naftal. Les deux Syriens qui sont descendus du Nord vers le Sud pour ouvrir des petits ateliers de confection pour l’un et de pâtisserie orientale pour l’autre, nous le confirme. Ce sont, en tout, 7000 commerçants inscrits au registre de commerce, sans compter l’informel et ceux qui s’adonnent
au troc de produits aux frontières. 25 grossistes se sont installés récemment …. Les divers produits sont soutenus par l’Etat qui prend en charge les frais de transport pour les pâtes, l’huile jusqu’ au ciment pour ne pas pénaliser davantage les citoyens du Sud.
Le troc : «des échanges qui ne servent plus nos intérêts»
La région a toujours vécu grâce au troc de produits dont la liste est arrêtée par le ministère du Commerce. Ceux qui l’exercent sont agrées par les services compétents. Avec l’eau qui va bientôt couler à flots à Tam, il y aurait possibilité de «traiter les fruits exotiques tels les mangues, ananas que nous échangeons avec les pays voisins», dit-on. La plupart sont jetés faute de moyens de conservation. «L’installation d’une unité de production de jus ou confiture», sera la panacée, dira un responsable du commerce. Elle aura à créer beaucoup d’emplois. Certains cadres, les «expatriés» ne sont pas d’accord avec «cette vision trop édulcorée», selon eux. Le Sud n’est pas vraiment l’Eldorado pour tous notamment les chefs de famille. Malgré des avantages, les fameuses primes et indemnités d’isolement, «la vie en famille est dure», nous dit un directeur d’un centre spécialisé. Si les enfants arrivent à s’acclimater, il faut compter avec «les prix qui sont hors de prix surtout pendant le Ramadhan, les légumes frais sont au double par rapport au Nord et des fois la qualité laisse à désirer», ajoute notre interlocuteur. Nous avons pu vérifier ces assertions au marché de la ville. Seule la viande cameline à 430 DA et bovine d’origine subsaharienne fait le bonheur de certaines bourses.
Le plus difficile à surmonter, poursuit un autre père de famille, c’est «lorsque vous avez affaire à des spécialités médicales, des radios, échographies qui n’existent pas ici à Tamanrasset». Ce dernier nous rappelle le coût d’une virée à Alger, pour juste une échographie pour sa femme. Au prix de 3000 DA, celle-ci m’est revenue finalement à près de 80.000 DA puisque le billet aller-retour est à près de 30.000 DA rien que pour une personne. Or, s’il fallait ajouter la nuit d’hôtel, le taxi hôtel – ville, «il y a de quoi virer de bord», s’exclame-t-il.

Source Horizons K Daghefli.

Le Pèlerin

Le Desert accueillant mais rigoureux - méfiez vous en ...

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Le désert : un lieu austère et implacable 

B. A., un jeune homme de 26 ans, natif d’Adrar, est plein de dynamisme et d’énergie. Une énergie qui fait de lui un véritable fonceur qui n’hésite pas à braver tous les dangers qui se présentent à lui. Mais cette fois-ci, son intrépidité a failli le conduire à sa perte et ses rires auraient pu ne plus se faire entendre dans le domicile familial.

Son père, commerçant de son état, homme pieux, avait auparavant loué trois véhicules de type 4X4 à une compagnie pétrolière qui opérait dans la wilaya d’El-Bayadh, plus précisément dans la daïra de Brézina ?

Le père avait demandé à son fils de charger six pneus neufs pour les déposer ensuite au siège de la compagnie. Le trajet entre Adrar et El-Bayadh se fit sans encombre et aucune panne ne fut enregistrée. Aussi, notre jeune homme décide de continuer sa route vers Brézina, une ville connue pour ses sites, la féerie de son paysage mais aussi pour son vaste étendue désertique. 150 km séparent Brézina du siège de la compagnie. 150 km de piste, à travers des dunes de sable qui s’agitent au moindre souffle d’air et qui demeurent la plus grande et la plus terrible des menaces qui pèse sur les éventuels passagers.

Après avoir parcouru 90 km, notre conducteur subit une première crevaison puis une deuxième jusqu’à l’immobilisation complète du véhicule. Le jeune homme essaie tant bien que mal de rouler sur les jantes mais finit après quelques mètres par y renoncer. Le véhicule n’avançait plus et s’enlisait dans le sable fin. Rien à faire. Après plusieurs tentatives, qui demeurèrent vaines, il décide d’abandonner le véhicule et de continuer à pied.

Pensant arriver rapidement, B. A. n’avait pas songé à un seul instant à s’approvisionner. Pas de nourriture, pas d’eau. Rien !

L’endroit où il se trouve s’appelle "Gour El Jamel". Notre jeune homme inspecte rapidement le 4X4. Pas la moindre trace d’un quignon de pain, pas la moindre goutte d’eau. Certes, une bouteille en plastique se trouve dans le coffre mais malheureusement vide. Beaucoup d’images, beaucoup de souvenirs qui risquent de s’estomper à jamais.

On y pense. On revoit ses proches, ses parents, ses amis, les rues où on a grandi puis comme sorti d’un rêve, c’est le vide implacable qui vous guette au moindre faux-pas. Là-bas, au loin, c’est l’horizon, un horizon de dunes de sable, un ciel d’un bleu azuré. Puis la peur, la crainte s’installent progressivement et notre jeune homme ne veut pas mourir et ne veut pas abandonner la partie. Il tient trop à la vie. Dans son excès de précipitation, il a oublié de se saisir de la bouteille vide, bien entendu. Il a entamé son périple sans rien emporter parce que tout simplement, il n’y avait rien à prendre.

Sans boussole, sans carte, sans aucune connaissance du terrain, notre jeune homme commence la marche. Il choisit un itinéraire au hasard en se fiant peut-être à sa bonne étoile. Premier jour de marche. Rien à la tombée de la nuit, il décide de s’arrêter pour s’allonger sur le sable. Le froid se fait cruellement sentir et B. A. se blottit, se réchauffe comme il peut. Même pas un briquet ou des allumettes pour allumer un feu.

Deuxième jour à l’aube, B. A. décide de reprendre la marche. Une marche obstinée et une volonté qui ne le fait pas reculer. Rien à se mettre sous la dent. Même les insectes se font rares et se cachent.

Dans la nuit, B. A. grelotte de froid, la journée il subit inlassablement les rayons, les dards du soleil qui lui tambourinaient la tête. En cours de route, notre jeune homme tombe sur un vieux bidon en plastique qui lui servira plus tard. De nouveau, la nuit, arrêt obligé et froid. Troisième jour, dès les premières lueurs, B. A. attaque la marche. Il faut des heures pour franchir ces dunes colossales. Pour éviter la déshydratation, il dut boire sa propre urine recueillie au fond du bidon. Vaut mieux cela que la soif. Car la déshydratation est une motivation incroyable.

A Adrar, le père qui avait téléphoné à la compagnie pour voir si son fils était arrivé à destination apprend que ce dernier ne s’est pas présenté et que peut-être un oued qui lui avait barré la route mais à bord d’un Station 4X4 le passer ne représente pas une grosse difficulté. Aussitôt, il décide de se lancer à la recherche de son fils. Il prend contact avec des proches à Ménéa et à Ouargla, et une fois à Brézina. La faim tenaille notre aventurier et le désespoir et l’incertitude commencent à le gagner.

Il ne sait combien de kilomètres il a parcourus, ni où il se trouve, ni ce qu’il adviendra de lui. Est-ce que sa famille est alertée ? Beaucoup de questions trottent dans sa tête. De l’autre côté, le cortège se prépare à la recherche de notre jeune homme dont on ne donne pas chère de sa vie au cœur de ce sahara où l’individu est soumis à rude épreuve. On pense le retrouver mort, gisant sur une dune. Mais tant qu’on a rien trouvé, on continue. Un médecin de la société pétrolière les accompagne au cas où…

Jour de la délivrance  

Il est faible, très faible, il n’a rien mangé depuis plus de quatre jours, et son urine commence à manquer. Il se lève puis essaie de se forcer à marcher, car pour lui c’est l’unique espoir. Mais il perd connaissance, et s’allonge car le désert a sapé ses forces. Le groupe des sauveteurs piste sa trace mais avec les vents de sable fréquents dans la région, la tâche n’est guère facile. Mais l’acharnement du père s’avère payeur. Aux alentours de 14h30 de l’après-midi, on aperçoit un corps gisant sur le sable. Est-ce lui, ou quelqu’un d’autre ?

Les cœurs battent de plus en plus fort et les regards se figent et on accourt vers ce lieu. C’est notre égaré, vivant mais très affaibli. Quelques gouttelettes d’eau sont posées délicatement sur ses lèvres desséchées par un soleil impitoyable. Il est rapidement conduit au siège de la compagnie où on lui prodigue les premiers soins. On lui donne des pommes, des dattes et du thé afin de reprendre des forces. Notre bonhomme avait parcouru… 360 km avec cet amas de sable, les dangers.

Aujourd’hui, il est rentré à Adrar, il a retrouvé les siens qui avaient craint le pire. Sortir indemne, vivant des affres de ce désert, de cette tourmente relève du miracle. Car le désert est un lieu austère et implacable. Un homme prévenu en vaut deux. A bon entendeur !  

Source La Nouvelle République  

Le Pèlerin

Sud algérien - Coutumes & Traditions – Les diseuses de bonne aventure

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Sud algérien - La divination, histoire et rites

La géomancie était très pratiquée au Maghreb et au Sahara et, aujourd’hui encore, des gezzanate ou diseuses de bonne aventure y recourent. Au XIIe siècle, déjà, le géographe arabe, el-Idrissi, l’évoque comme une pratique courante chez les Touareg Ajjers. On l’utilisait notamment pour retrouver les objets perdus ou volés. «Lorsque l’un d’entre eux, écrit El-Idrissi, grand ou petit, a perdu quelque chose ou lorsqu’une pièce de son bétail s’est égarée, il trace des signes dans le sable et, au moyen de ces signes, il découvre où est l’objet perdu.» Concernant les objets volés, El-Idrissi écrit : «Si un voleur dérobe un objet quelconque et l’enfouit sous terre, près ou loin, le propriétaire trace des caractères pour connaître la direction qu’il doit prendre, puis d’autres pour trouver le lieu précis de la cachette… il fait appel aux chefs de la tribu, qui, eux aussi, tracent des signes magiques et, par ce moyen, arrivent à discerner le coupable de l’innocent.» Au XIVe siècle, Ibn Khaldoun insiste sur ce procédé divinatoire répandu, et il semble, selon lui, que c’est un Berbère qui a formulé ses règles : un certain cheikh Mohammed Al-Zénati, auteur d’un ouvrage intitulé : Kitâb al-façl fi uçul ‘ilm al-raml. Cet ouvrage qui a été réédité à maintes reprises, a connu un grand succès dans le monde arabe et musulman.

Source Info Soir A. Haddadou

Le Pèlerin

Sud algérien - Tout savoir sur la Palmier dattier

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Adrar : Les phoenicologues en formation
Adrar - Un bassin de rétention d'eau

Le palmier dattier est au centre des activités de l’équipe de chercheurs de la station expérimentale de l’INRA d’Adrar qui a programmé une série de séances de démonstrations au profit des agriculteurs de la région.
C’est ainsi qu’après la 1ère journée de démonstration et d’information organisée le 22 juin dernier au niveau de cette station, d’autres agriculteurs auront le privilège de recevoir, chez eux en ce mois de juillet, ces spécialistes agronomes qui leur transmettront l’art de lutter efficacement contre la maladie du Boufroi. Jeudi dernier, c’était au tour de la plantation de Moulay Nadjem à Tadmaïnt, la semaine prochaine, les Oasiens de Timimoun dans le Gourara bénéficieront de cette formation. « L’objectif attendu par ces regroupements, c’est la redynamisation de la filière datte », nous dira M. Zaki, directeur de cette institution. Selon ces spécialistes, juin-juillet est la période propice pour le traitement de cette araignée qui est à l’origine de la destruction du palmier et qui, si elle n’est pas anéantie, pourrait ravager totalement les palmeraies. La wilaya d’Adrar compte près de 3 millions de palmiers dattiers qui sont sous la menace de ce parasite.
Par ce geste, ces scientifiques comptent donner un nouveau souffle à la phoeniculture locale et espèrent faire rentrer la datte d’Adrar dans la compétition internationale au même titre que Deglet Nour. M. Boudeffeur nous dira : « Il existe plusieurs variétés de dattes dans le Touat Gourara comme celles de Bamekhlouf, Bahmed, Tilemson, Tinacer, Takerbouch etc. Cependant, celle qui peut concurrencer Deglet Nour sur le marché mondial c’est certainement la datte Bamekhlouf ». Il affirme que cet extra primeur, un fruit très charnu, une variété molle, d’une couleur vert bouteille et transparente jouit d’une renommée régionale. Pour les 2 autres variétés citées, elles font l’objet actuellement du troc avec les pays voisins du Sahel. L’effectif national est estimé 17 millions de palmiers selon le MADR qui produisent environ 500.000 tonnes/an, toutes variétés confondues, dont 250.000 tonnes de Deglet Nour. L’Algérie occupe le 6ème rang parmi les pays exportateurs de la datte et le 1er par la qualité, la saveur et la valeur nutritive et énergétique de Deglet Nour. Selon l’agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex), l’Algérie a exporté en 2007, a destination de la Pologne, de l’Espagne, de la Suisse, de la Belgique, du Canada, de la Malaisie, du Mali et de la Mauritanie, l’équivalent de 13.350 tonnes. « L’objectif attendu par ce regroupement est la redynamisation de la filière datte », nous dira M. Zaki. Après les hydrocarbures, la datte reste la seconde source de devises pour le pays, le commerce extérieur a enregistré entre 2003 et 2007, une recette de 92.43 millions de dollars pour une exportation de 54.710 tonnes selon les statistiques d’Algex.
Source El Watan A.A.
Le Pèlerin

Sud algérien - Les Pêcheurs du désert

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Sud algérien - Ouargla - Les poissons du désert

Le temps où on ne consommait que de la datte au Sud est révolu. On découvre et on prend goût au… poisson. Impossible de se tromper ou de s’égarer. A 17 kilomètres d’Ouargla et à droite de la route qui file vers Touggourt, des poissons bleus incrustés en ciment le long d’un mur d’enceinte et d’autres en métal sur la porte d’entrée signalent le complexe aquacole.

C’est une curiosité dans la région au point que des familles viennent parfois d’assez loin pour visiter l’endroit. Comme on le ferait au Parc de Tikjda ou au jardin d’Essais. Beaucoup d’étudiants viennent aussi pour des travaux pratiques. Son propriétaire, M. Mohamed Moulay a quitté le pays en 1979. Il avait dix-sept ans. Plus de vingt ans à vivre et à souffrir à l’étranger. D’abord, dans des villes de I’Italie du sud puis, à partir du milieu des années 90, aux Emirats arabes unis.
C’est son métier de restaurateur diplômé qui lui a permis de connaître le Tilapia. Une espèce de poisson d’eau douce que les riverains du Nil ou des fleuves d’Asie ou d’Amérique utilisent dans beaucoup de plats. « On en raffole dans de nombreux pays du monde et nous avons pris beaucoup de retard pour l’introduire chez nous », dit-il. « L’eau coule à flots dans notre région et la chaleur est idéale », déplore-t-il.
Pêcheurs au Sahara
L’avis est partagé par le directeur de la pèche et des ressources halieutiques de Ouargla. M. Mohamed Bengrina nous affirme que « d’ici 2030, alors que le renouvellement des espèces et la pollution se posant de plus en plus, 50 % des ressources devraient provenir de l’aquaculture ». Aujourd’hui, trois fermes existent déjà dans la région. L’une dirigée par M. Serhane, est située à Hassi Lafhel (wilaya de Ghardaïa). L’autre à Ain Moussa appartient à M. Zitouni. Elles sont modestes. La capacité de production tournant dans l’une et l’autre autour de 500 tonnes par an.
Le Tilapia a été également introduit dans certains lacs de la région. « Depuis 2006, nous avons introduit cette espèce prolifique ainsi que la carpe dans ce lac à l’exemple de celui de Hassi Benabdellah qui s’étend sur 10 hectares et celui de Temacine d’une superficie de quatre hectares». Aujourd’hui, des jeunes dont les parents n’ont jamais consommé de poissons se dirigent, le soir venu, aux abords des lacs pour jeter leurs lignes et revenir avec de grosses pièces. « Les pouvoirs publics vont, nous dira M. Bengrina, réaliser six fermes aquacoles d’une capacité de production de 100 tonnes, notamment à Illizi, Touggourt, Hassi Khelifa près de Laghouat et Tolga. Le CNRDPA se charge d’élaborer les études. A l’en croire, « il a été, par ailleurs, constaté que les agriculteurs qui ont introduit le Tilapia dans leurs bassins d’irrigation ont constaté que les légumes croissent plus vite ». La FAO qui mène depuis novembre 2008 (Il doit s’achever fin octobre 2009) un programme de coopération technique dans la région encourage cette option qui a des effets positifs à la fois sur les rendements et l’alimentation des populations. Hadj Brahim était rétif au début : « Nous n’y étions pas habitués, mais depuis, j’y ai goûté et nous le consommons sans problèmes à la maison ».
Aller vers le consommateur
Le projet de M. Moulay, dont le président de la République avait posé la première pierre en 2005 combine plusieurs activités. Son coût global est de 690 millions de dinars et pourrait créer 189 postes de travail. A ce propos, le responsable du complexe ne se plaint que du tarif de l’électricité. « Sinon, on ne met pas les bâtons dans les roues ». C’est à la fois une écloserie, une unité de fabrication d’aliment pour les poissons, des bassins de grossissement en plein air et une unité de transformation. Le tout s’étale sur cinq hectares et ce terrain familial plus vaste servira à d’autres investissements comme la plantation de palmiers et d’oliviers. « Tout a commencé, explique M. Idir Mekati, quand des géniteurs ont été importés d’Egypte. On a eu ensuite des larves puis des alevins. » Selon M. Moulay « nous avons déboursé en 2007 huit millions de dinars pour ces souches parentales ». Le complexe peut produire jusqu’à trois millions d’alevins par an. Actuellement, il est à 30 % de sa capacité de production qui pourrait atteindre 500 000 tonnes de Tilapia. L’ingénieur diplômé de l’école nationale des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral de Dély-Brahim travaille en collaboration avec un Egyptien.
Chef de production, M. Makati se prête aimablement à une visite dans l’entrepôt aux senteurs marines. De taille différente, des alevins de quelques grammes aux adultes qui atteignent jusqu’à trois kilos. Une poignée d’aliments fait accourir un banc de Tilapias et le poisson-chat finit par remonter à la surface du bassin où il aime se réfugier.
Outre la variété dite Nilotus, le Tilapia se décline aussi sous le genre Mozambis. Un mâle de cette dernière espèce et une femelle du Nilotus ont donné naissance à un hybride de couleur rouge. « C’est quand le poisson atteint 200 grammes et en fonction de sa petite tête, qu’on sélectionne. On place les poissons dans des bassins sous le hangar pour les accouplements ou dans des bassins de grossissement situés à l’air libre. 30 d’entre eux ont un volume de 450 m3. Les bassins de grossissement ont une capacité de 1OOO tonnes. « Enfin, une partie est destinée au circuit commercial », explique M. Mekati. Il suit l’évolution des poissons comme le ferait un père pour ses enfants. L’eau provenant de deux forages creusés sur place est toujours oxygénée et des appareils indiquent, à l’unité près, combien de poissons compte chaque bassin en sus de l’évolution du poids et de la taille de chacun. Depuis deux mois, un espace commercial a été inauguré à Staouéli. « Je prévois d’en ouvrir d’autres dans les grandes villes comme Hassi Messaoud, Oran, Bejaïa, Annaba… », avoue M. Moulay. Si ces produits ne sont pas encore certifiés ISO, un dossier a déjà été introduit dans ce sens.
A moyen terme, des perspectives d’exportation peuvent s’ouvrir. Les sociétés étrangères et le ministère de la Défense nationale sont intéressés par les produits. Des pièces qu’on peut acquérir en ville et dont raffoleraient les épouses d’Algériens originaires d’Europe de l’Est. 30 à 40 kg de poissons arrivent dans le magasin de Moulay chaque jour.
A 500 DA le kilo, on essaie de proposer ceux qui ne dépassent pas deux kilos. Des barquettes de poissons congelés vont bientôt faire leur apparition. Pescado de la Duna (poisson de dune en espagnol) par reconnaissance au bureau d’études de Barcelone qui a élaboré le projet. Elles se déclineront en neuf gammes. Mortadelle de poisson, terrine, poisson pané de 250 grammes entre autres. Depuis quelques mois, un autre poisson a fait son apparition dans les bassins.
Le poisson-chat doit cette appellation à ses deux moustaches bien dressées sur son museau. Il a été ramené des gueltas d’Ihrir près de Djanet. Son filet est succulent et sa viande est sans arêtes. Les touaregs le consomment depuis longtemps et lui donnent un nom en Tamazight « Assataf ». Une autre variété qui sera ensemencée bientôt, provient de Thaïlande. Ce que montre le complexe Moulay est la possibilité de développer toutes sortes d’activités de production même les plus inattendues dans le vaste désert. Mais est-ce vraiment si étonnant ? Le Sahara qui n’était à l’origine qu’une vaste mer asséchée ne retrouve-t-il pas quelque part sa vocation ?
Source Horizons R. Hammoudi

Le Pèlerin

Sud algérien - De grands restaurants parisiens proposent «terfess», la Truffe du Sud

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Truffe algérienne : vaste trafic au Sud

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Les réseaux de trafic ne lâchent rien. Après les dattes, le corail et l’huile d’olive, ils s’attaquent à la truffe algérienne qui est acheminée vers des pays étrangers tels que la France et le Golfe. Raison de plus, c’est la période de la moisson de ce tubercule qui pousse «comme des champignons» dans le Sud algérien, d’autant que cette année de grosses quantités ont été déterrées non pas par des agriculteurs, puisqu’il s’agit d’un légume «sauvage»,
mais par des trafiquants.
Du coup, tout le monde court derrière la truffe algérienne, très estimée en raison de sa très bonne qualité. Au premier jour de la cueillette, leur prix a dépassé les 4 000 DA/kg. La truffe algérienne fait le bonheur des grands restaurants français et des pays du Golfe.
Mais voilà que des opportunistes saisissent l’occasion de gagner de grosses sommes d’argent. En effet, des étrangers soutenus par certains réseaux algériens se sont déplacés vers les lieux où généralement poussent les truffes pour en remplir dans des caisses et les acheminés vers la France et les pays du Golfe, notamment les Emirats arabes unis et le Qatar. C’est le cas de la région de Barika, une localité située à quelque 50 km du chef-lieu de la ville de Batna, où des camions ont débarqué pour convoyer des caisses de truffes vers les ports du pays, pour ensuite être acheminées vers la France et d’autres pays. Un véritable scandale qui malheureusement se répète chaque année, sans toufefois que les autorités locales ne réagissent. «Chaque année, des étrangers, notamment des émiratis et des qataris, viennent ici pour négocier des quantités de truffes avec des personnes qui se disent être les propriétaires de ce légume sauvage, alors que c’est faux. Les truffes qui poussent et sortent du sable n’appartiennent à personne, et tout le monde a le droit de les prendre», expliquent les citoyens de Barika contactés hier par téléphone. Dans le Sud algérien, à Béchar ou encore Laghouat, le vol des truffes par des gens richissimes se fait à ciel ouvert, et personne n’intervient pour arrêter le «massacre». D’après nos sources, des chauffeurs de camions se rendent sur les lieux où poussent les truffes de très bonne qualité pour en remplir des caisses qui seront conduites aux frontières, à travers des itinéraires sécurisés qu’ils connaissent bien. Le but est d’éviter les barrages fixes dressés par les services de sécurité, afin que la marchandise arrive à sortir du territoire algérien en toute sécurité. Après l’huile d’olive, les dattes et le corail, les trafiquants font la chasse à la truffe algérienne.
Source Le Jour d’Algérie Sofiane Abi

Le Pèlerin


Sud algérien - La truffe du sud, produit de convoitises

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Saïda - Aïn Skhouna prise d’assaut par les amateurs de truffe

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Affluence - La commune de Aïn Skhouna est devenue la destination privilégiée des amateurs qui, profitant des vacances scolaires, viennent en famille cueillir des truffes que d'aucuns appellent «le diamant de la cuisine».

La ruée sur les truffes contribue, de façon significative, à privilégier la destination vers ce site touristique de Aïn Skhouna, situé dans une zone steppique entre les wilayas de Saïda, El Bayadh et Tiaret, a indiqué le président de l’APC.

Des citoyens, venus d'autres communes, cueillent quotidiennement entre cinq et six quintaux de ce type de champignon, cédé à l'échelle locale à 400 DA le kilogramme, alors que son prix hors wilaya est estimé à 1 200 DA/kg, a souligné Hadj Mohamed Lamouri. Il a ajouté, dans ce sens, que les grossistes viennent chaque semaine des différentes wilayas du pays, notamment d'Alger et de Ghardaïa pour l'acquisition de ces truffes auprès des citoyens, qui font la cueillette en équipes et /ou en famille, notamment en cette période de vacances scolaires de printemps.

Ce champignon, riche en protéines, qui pousse de manière naturelle, constitue un plat traditionnel prisé, comme il peut être offert comme «présent de valeur» aux invités et aux amis. Cette période des vacances scolaires connaît un flux sans cesse croissant sur cette région qui dispose de deux sources thermales (hammam), gérées par des privés, qui accueillent quotidiennement, en dehors du week-end, près de 400 visiteurs, d'où une saturation constatée dans la résidence réalisée à proximité des hammams, ce qui nécessite le renforcement du nombre de telles infrastructures d'accueil.

La zaouia «Chikhia», située à trois kilomètres du chef-lieu de commune, représente un autre centre d'intérêt d'adeptes et de visiteurs venus s’informer, selon son cheikh, Mohamed Bahous, sur les œuvres et la collection du Cheikh Bouamama.

Bahous a émis le vœu de créer un petit musée afin de conserver ces pièces, dont le drapeau datant de 1884, de la tribu de Bougtob, qui soutenait Cheikh Bouamama dans sa résistance contre l'occupation française, des chausses en cuir, un Coran manuscrit, l'encre et l'étui d'arme de ce chef guerrier.

La commune de Aïn Skhouna a bénéficié d’une zone d’extension touristique dont l’étude est confiée à un bureau public, dans la perspective de promouvoir cette destination, selon la direction du tourisme et de l’artisanat de la wilaya de Saïda.

Source Infosoir R.L. APS

Le Pèlerin

Sud Algérien - Tamanrasset et l'Assekrem

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Dans le désert du Hoggar, sur les pas du Père de Foucauld

Le Père de Foucauld
L'abbé pierre à l'Assekrem
Votre Serviteur au Bordj à Tam

Ici, on calcule les distances en jours ou en semaines, pas en kilomètres.
Ces dromadaires, qui déambulent d'un air dédaigneux dans le pittoresque marché à bestiaux de Tamanrasset, ont mis trois semaines à venir du Niger ou du Mali. Accroupis, la tête recouverte d'un voile pour se protéger des rafales de poussière, propriétaires et acheteurs potentiels discutent à voix basse.
" Ils négocient. Cela peut prendre des jours et des jours. Nous, les Touaregs, ne sommes jamais pressés", dit l'un d'eux en souriant. L'atmosphère est à l'optimisme, le tourisme semble en effet repartir
Dans les campements touaregs comme sur les marchés de la ville, ce n’est pas l’enthousiasme mais la prudence. qui domine. L’on craint énormément l’événement qui fera fuir le touriste.. mais les affaires semblent reprendre . La béatification de Charles de Foucauld en 2005 , à Rome. A fait un bien énorme et a attiré les touristes ce dont se réjouissent les habitants de "Tam".
Il n'y a pas besoin d'être chrétien ni croyant pour s'intéresser au Père de Foucauld ainsi qu'à son sujet d'études préféré : les Touaregs. "On présente trop souvent Foucauld sous l'aspect uniquement religieux, en négligeant les autres facettes de sa personnalité. Beaucoup ignorent qu'il a été un formidable linguiste, le premier grand spécialiste de la langue et de la culture touarègues. Et aussi un écrivain de talent, auteur de plus de 6 000 lettres. Il a en outre été un excellent dessinateur", souligne Antoine Chatelard, membre de l'ordre des Petits Frères de Jésus, installé à Tamanrasset depuis 1954. D'après ce religieux, spécialiste du père de Foucauld, il faudra encore longtemps pour que s'efface l'étiquette d'"espion déguisé en moine" et de "suppôt du colonialisme" accolée à l'ancien officier de l'armée française, mais les choses évoluent tout doucement en Algérie.
Foucauld ? Le nom de cet aristocrate brillant, fêtard agnostique qui retrouve la foi en 1886, à l'âge de 28 ans, et mène dès lors une vie ascétique, ne dit rien aux jeunes Algériens. La génération du dessus, elle, n'ignore pas que le "marabout" français a passé à Tamanrasset les onze dernières années de sa vie. Et, pour beaucoup d'Algériens, la "frégate" (la maisonnette chapelle de Foucauld), le bordj et l'ermitage de l'Assekrem - les trois lieux où il a vécu entre 1905 et 1916 - font aujourd'hui partie du patrimoine national.
A l'entrée du bordj, on peut encore voir la trace de la balle qui a traversé la tête de Foucauld, le 1er décembre 1916, avant de se ficher dans le mur. Ce jour-là, des pillards touaregs envahissent le fortin où s'est installé le religieux quelques mois plus tôt. Foucauld est ligoté. Le benjamin de la bande est chargé de le surveiller tandis que ses compères fouillent la demeure. Entendant deux soldats français s'approcher, le jeune gardien est pris de panique et tire sur son prisonnier. Le "frère universel", comme Foucauld se surnomme, cède pour de bon à "l'appel du maître". Il avait 58 ans. Quelques 15 000 disciples, hommes et femmes, se réclament aujourd'hui de lui à travers le monde.
" J'aime bien Foucauld et je ne supporte pas qu'on dise du mal de lui ! Je n'ai qu'une crainte : que les deux Pères, Edouard (80 ans) et Alain (84 ans), qui ont pris sa relève à l'Assekrem, ne soient pas remplacés, le jour où ils partiront", déclare Mokhtar Zounga, en conduisant son 4 × 4 sur la piste rocailleuse qui monte à l'ermitage, dans un décor de western.
L’Assekrem ce piton rocheux situé à 2780 mètres d'altitude, balayé par le vent, le spectacle est inoubliable. Des aiguilles semblables à des orgues, d'énormes roches rectangulaires posées sur l'horizon comme des molaires, des pics somptueux, des cratères de volcan... On comprend que Foucauld ait choisi ce lieu sauvage et sublime pour y planter son ermitage, une simple bergerie.
Le Pèlerin
 

Sud algérien - Ouargla - On cajole bien les dromadaires

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Un Salon national dédié au dromadaire et à l’élevage camelin a été inauguré, hier mercredi à Ouargla

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Ce salon a été inauguré, hier mercredi à Ouargla, avec une représentation de 16 wilayas sahariennes et steppiques concernées.

La situation de l’élevage camelin en Algérie, l’identification de ses contraintes, l’organisation de la filière, l’amélioration des conditions d’élevage dans les parcours sahariens et l’hygiène et la prophylaxie du camélidé, sont parmi les principaux objectifs assignés à ce salon, qui revient, à Ouargla, après 23 ans d’éclipse, signe de la volonté d’une reprise en main de ce type d’élevage et du développement de la filière. L’organisation de ce salon se décline en deux volets principaux, l’un culturel et folklorique, à travers des courses de méharis et des concours sur des activités liées à l’élevage camelin et à l’artisanat traditionnel gravitant autour, et l’autre purement académique.
Ainsi, une journée scientifique regroupant les principaux acteurs de la filière de l’élevage camelin, allant des éleveurs aux vétérinaires et universitaires, en passant par les instituts et les services agricoles, se tient dans le cadre de ce salon.
Une quinzaine de communications sont projetées lors de cette rencontre s’articulant autour, notamment, de la situation et des perspectives de l’élevage camelin en Algérie, des parcours sahariens, des perspectives de développement de la production de lait de chamelle, des technologies de production et d’insémination artificielle, ainsi que les pathologies et prophylaxie des dromadaires. Des soirées de poésie et de chants bédouins, des courses de méharis et une fantasia, ainsi que des séances de dressage, un raid d’endurance sur 20 km et une exposition d’artisanat traditionnel marquent le volet culturel et folklorique que les organisateurs ont prévu pour ce salon.
Des prix seront décernés aux vainqueurs des concours de la meilleure chamelle productrice de lait, de la meilleure allure et modèle, du meilleur dromadaire de bât, du meilleur géniteur, du plus grand troupeau, ainsi que de la meilleure kheima (tente traditionnelle). Outre la wilaya hôte (Ouargla), sont représentées à ce salon les wilayas de Laghouat, Tamanrasset, Ghardaïa, Illizi, Adrar, Béchar, Tindouf, Naâma, El-Bayadh, Biskra, El-Oued, Djelfa, Tiaret, Tébessa et Khenchela.
Les plus importants cheptels camelins à l’échelle nationale sont répartis entre les wilayas sahariennes, alors que les wilayas steppiques recensent des effectifs relativement réduits de camélidés, mais constituent souvent des zones de transhumance. La wilaya de Ouargla compte, à elle seule, un effectif de 29 833 têtes, concentrées notamment dans les communes de Ouargla, Aïn-Beïda, Sidi-Khouiled, Rouissat, Hassi-Messaoud et El-Borma.
Le 2e Salon national du dromadaire, placé sous le signe de «Patrimoine camelin: réalité et perspectives», est organisé par la Chambre de l’agriculture et la direction des services agricoles de la wilaya de Ouargla.

Source Infosoir R.L / APS

Le Pèlerin

Sud algérien - Mer saharienne et mythe de l’Atlantide

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Remontée des eaux dans la vallée du Souf

Du mythe de l’Atlantide à la prophétie d’une mer au Sahara

 

 

Le phénomène de la remontée des eaux dans la wilaya d’El Oued a de nouveau été évoqué, et le ministère des Ressources en eau a annoncé la réalisation d’un mégaprojet de 22 milliards de dinars pour mettre fin à ce problème, notamment la propagation des eaux usées dans les nappes phréatiques les rendant impropres à la consommation et à l’irrigation.
La ville aux Mille coupoles se trouve noyée sous d’autres chiffres moins enchanteurs : plus de 50 000 fosses septiques, plus de 2000 ghots, 1,5 million de palmiers noyés,... El Oued comme son nom l’indique veut dire la rivière. Et si c’était une prédestination inéluctable ? Cette remontée des eaux ravive les mémoires, les mythes et les légendes que l’on trouve dans les bibliothèques des érudits. Les Algériens se souviennent certainement d’un truculent Constantinois dénommé Bencherif qui créa un parti politique, en 1989, et évoqua le projet fantasmagorique de « mer intérieure ». On se moqua de lui dans la presse et les discussions de café. Par ignorance. Ce projet existe bel et bien et se réveille à l’attention de quelques rêveurs, pratiquement à chaque décennie. La vallée du Souf et de ses chotts aurait été dans des temps immémoriaux une mer intérieure donnant sur le golfe de Gabès en Tunisie. Les chotts sont les lacs salés collectant les eaux de surface. Les plus grands sont le chott Melhrir en Algérie et le chott El Djerid en Tunisie. Le bassin hydrographique du chott Melhrir est connu pour être le point le plus bas, moins de 40 m en dessous du niveau de la mer, recensé sur tout le territoire algérien. Il s’étend sur 8 wilayas (Biskra, Tébessa, Khenchela, Laghouat, Batna, M’sila, Djelfa et El Oued) et se distingue par un important cours d’eau, l’oued Djedi, avec de nombreux affluents dont les crues peuvent être dévastatrices. Le lit du chott Melhrir communique à l’est avec celui du chott Sellem. De celui-ci jusqu’au golfe de Gabès, situé à 320 km à l’est, on trouve une série de bas-fonds semblables, dont les plus importants sont les chotts Rarsa et El Djerid. Le bord oriental de ce denier n’est distant de la Méditerranée que d’environ 18 km. Creuser un canal qui permettrait à la mer de se déverser dans les chotts, pour y constituer (ou restituer) une mer intérieure « une Baltique de la Méditerranée », est une idée qui hanta plus d’un bâtisseur. Le projet le plus élabo ré fut celui d’Elie Roudaire, officier français à l’époque coloniale, qui reçut le soutien peu connu de Jules Verne, le prophète visionnaire du modernisme.

Jules Verne et le projet Roudaire

A partir de 1864, l’officier Elie Roudaire participa à l’élaboration de travaux cartographiques de l’armée coloniale. Chargé des nivellements géodésiques dans la région de Biskra, il formule alors l’hypothèse d’une mer saharienne qui aurait recouvert une grande partie du Nord-Sahara depuis le Sud des Aurès jusqu’au golfe de Gabès. Les « restes » de cette mer étant, selon lui, les chotts qui occupent cette région. Roudaire appuyé par un certain nombre de politiciens, de scientifiques et surtout par Ferdinand de Lesseps, le réalisateur du Canal de Suez, démontra :
La présence en ces régions d’importantes concentrations salines formant des croûtes ou, quand il y a de l’eau, des boues salées ;
La découverte de coquillages formant de véritables amas coquilliers autour des chotts et dans nombre de sebkhas 
L’altimétrie négative de nombreux points situés dans ces chotts ;
Le niveau des eaux aurait graduellement baissé sous l’effet de la sécheresse et de l’évaporation à une époque indéterminée. Selon Roudaire et ses défenseurs, le fameux lacus ou palus Tritonis mentionné par de nombreux auteurs tels Scyllax, Ptolémée, Pomponius Mêla et Hérodote n’était autre que cette « mer saharienne » aujourd’hui disparue. Avant Roudaire, bien d’autres avaient émis cette hypothèse d’une mer saharienne. Dès le XVIIIe siècle, l’Anglais Shaw avançait que la zone des chotts correspondait au lac Triton des anciens, sur lequel fut jeté le vaisseau des Argonautes. Par la suite, avec l’arrivée française dans cette région (prise de Biskra en 1844) et la découverte que le chott Melhrir est situé au-dessous du niveau de la mer, cette thèse sera défendue par de nombreux chercheurs. Au moment où l’on s’apprête à célébrer en 2005 le centenaire de la mort de Jules Verne dans les villes qui l’ont vu naître (Nantes en 1828) et mourir (Amiens en 1905), il est utile de savoir que L’invasion de la mer, inspiré du projet Roudaire, est le dernier manuscrit que Jules Verne a confié en octobre 1904, peu de temps avant sa mort, à son éditeur Hetzel et ne figure pas parmi ses romans les plus célèbres. Ce manuscrit n’est cité dans aucune de ses nombreuses biographies. Aujourd’hui encore, hormis quelques spécialistes, peu de personnes on lu L’invasion de la mer, un titre prémonitoire. Dans la plupart de ses œuvres, Jules Verne fut un prophète comme il le disait lui-même : « Ce que j’ai écrit sera réalisé à la fin du siècle. » Du ballon (Cinq semaines en ballon) à la fusée (De la Terre à la Lune), au sous-marin (Vingt mille lieues sous les mers) à la spéléologie (Voyage au centre de la Terre), à la notion de vitesse (Le tour du monde en 80 jours), cet auteur apparaît dans l’imagerie commune comme un visionnaire scientifique, comme celui qui « rend perpétuellement l’irréel croyable ».

Le mythe de l’Atlantide

Bien avant le projet Roudaire, il y eut le mythe de l’Atlantide qui fascina tant d’auteurs. Platon fut le premier à « découvrir » l’Atlantide, sans situer exactement son emplacement. Ce n’est que plus tard qu’il fut déduit que le Sahara fut une sorte de paradis terrestre, car il avait tout pour être une contrée florissante en ces temps reculés. On trouve dans le Sahara de grandes vallées d’érosion et des traces de végétation, ainsi que des traces de troncs pétrifiés et de végétaux arborescents. On trouve également la trace d’une mer intérieure au sud de l’Algérie et de la Tunisie. Cette mer de 400 km de long aurait été alimentée par une série de quatre fleuves : le Souf, l’Ighargar, l’oued Miya et l’oued Djedi qui sont en réalité les quatre fils du Nil. Les vestiges de la civilisation montrent que la flore y était des plus abondantes. On y trouve des dessins primitifs sur la pierre desséchée représentant des lions, des rhinocéros, des gazelles, des hippopotames et des caïmans. On peut trouver aussi en abondance des silex taillés sur les bords de ces anciens fleuves. Il y a aussi des traces de construction d’anciens canaux. A Mertoutek, dans le Sahara central à 2000 m d’altitude, on a trouvé des peintures rupestres représentant des hommes et des troupeaux de bœufs ; ces peintures sont comparables à celles que l’on trouve en Egypte. Ce qui tendrait à prouver une civilisation d’il y a plusieurs millénaires dans cette partie d’Afrique centrale. Elle fut sans doute l’ancêtre de la civilisation égyptienne dont le berceau fut le Hoggar, où des fouilles ont révélé l’emplacement de la tombe de la mystérieuse reine Tin-Hinan (Antinéa dans la littérature de l’Atlantide) toujours vénérée par les Touareg. On y a découvert, près du squelette féminin, de nombreux bijoux, colliers et bracelets d’or et une statue du style aurignacien. Ce squelette montrait une ressemblance avec la race Cro-Magnon, ce qui laisserait supposer que les habitants de l’époque de cette région étaient de grande taille, à peau blanche, aux cheveux blonds et aux yeux clairs, ce qui ne correspond en rien à des races africaines de la même latitude. Ils y seraient venus avant la séparation de l’Europe et de l’Afrique. En raison de tous ces avantages climatiques que ces végétations luxuriantes, ce pays fut donc considéré comme un eden, et c’est pour cela que l’Atlantide a toujours été considéré comme le pays idyllique. Les conteurs parlent souvent des contrées jadis florissantes, couvertes de cultures abondantes et de palmeraies entourant d’importantes villes. Il est possible qu’un mouvement tellurique ait dévié le cours du Nil de son ancien lit à celui qu’il a actuellement. De ce fait, le manque d’irrigation de cette partie de l’Afrique du Nord a désertifié toute la région et le Sahara est devenu le désert que nous connaissons maintenant. Deux récents ouvrages incitent à réexaminer le projet de cette mer intérieure, à la lumière des nouvelles connaissances scientifiques en la matière. Le réchauffement de la planète et la fonte des glaces polaires entraînent une montée graduelle du niveau des mers et océans. L’organisation d’un colloque de scientifiques et spécialistes algéro-tunisiens à El Oued ou à Tozeur sur l’éventualité d’une résurgence d’une mer au Sahara et ses implications géo-économiques serait la bienvenue
Bibliographie à consulter
Aumassip G., 1991, Autour de la mer saharienne, Awal. Balland A., 1995, La mer oubliée. Paris, Grasset. Broc N., 1987, Les Français face à l’inconnue saharienne : géographes, explorateurs, ingénieurs (1830-1881) », Annales de géographie. Charles-Roux F. Goby J., 1957, « Ferdinand de Lesseps et le projet de mer intérieure africaine », revue des Deux Mondes. Coque R., 1990, « Les vicissitudes d’un mythe : la mer saharienne quaternaire », Sahara. Heffernan M.J., 1988, « A French colonial controversy : Captain Roudaire and the saharan sea (1872-1883) », The Maghreb review. Le Tolle R., Bendjoudi H., 1997, Histoires d’une mer au Sahara. Utopies et politiques. Paris, l’Harmattan. Marcot J.L., 2003, Une mer au Sahara, Ed. la différence, collection outre-mers Martins C., 1864, « Le Sahara. Souvenirs d’un voyage d’hiver », Revue des Deux Mondes. Roudaire E., 1874, « Une mer intérieure en Algérie », Revue des Deux Mondes. Roudaire E., 1877, Rapport à M. le ministre de l’Instruction publique sur la mission des chotts- Etudes relatives au projet de mer intérieure. Paris, imprimerie nationale. Valete J., 1977, « Le projet de mer intérieure du colonel Roudaire et la politique coloniale de la IIIe République », revue d’histoire maghrébine.
Source El Watan 
Le Pèlerin

Le Sahara est si vaste, sa variété est si grande, qu'il faut choisir.

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 Découvrir le Sahara

 L'Assekrem

 

Le Sahara est si vaste, sa variété est si grande, qu'il faut choisir. Soit l'on mettra l'accent sur un itinéraire qui verra se succéder des paysages exclusivement minéraux. Soit l'on cherchera à mieux connaître les civilisations sahariennes, celles qui ont laissé des traces dès la préhistoire, mais aussi les civilisations actuelles, rurales, urbaines, paysannes, nomades… Et combiner les diverses facettes, c'est atteindre une certaine perfection… Tel est le défi que relève pour nous aujourd'hui Jean Bisson qui a effectué une trentaine de missions au Sahara, et dont les publications ont su faire connaître à un large public un désert trop souvent déshumanisé.
S'il est un trait qui donne sa tonalité au Sahara, c'est bien l'aridité. La rareté des pluies entraîne la faiblesse du couvert végétal, voire sa disparition. L'impression dominante est celle du « nu topographique » : faute de « terre », la roche est toujours visible. Avec les dunes mobiles et les reliefs hardis qui tranchent à l'emporte-pièce sur les plaines environnantes, c'est l'une des caractéristiques majeures du paysage. Ces critères permettent au scientifique de définir ce qui relève du milieu saharien. Le voyageur, lui, sera plus sensible à l'immensité de l'espace, à la somptuosité des couchers de soleil, à ce ciel constellé d'étoiles qui donnent un éclat électrique à la voûte céleste, à ce silence qui incite à croire que l'on est seul : bref, un envoûtement auquel personne ne demeure insensible ! Et pourtant, les traces d'une gerbille découvertes au petit matin autour de son sac de couchage ou encore ce scarabée qui trottine sur la dune attestent que l'immensité saharienne n'est pas synonyme d'absence de vie. Il ne faut d'ailleurs pas croire que le désert soit monotone. Ce sont en effet des paysages variés qu'offre le Sahara : paysage exclusivement minéral ou paysage humanisé, c'est-à-dire construit par l'homme, avec une habileté qui témoigne de l'extraordinaire pouvoir d'adaptation des Sahariens aux conditions extrêmes du milieu. En somme, sous l'uniformité due aux contraintes climatiques, se cache un Sahara aux multiples facettes. Tout d'abord, sur une étendue aussi grande, l'armature du relief varie d'une région à l'autre, traduisant une histoire géologique mouvementée. L'aridité, au demeurant, n'a pas toujours prévalu. En témoigne l'abondance des gravures et peintures rupestres qui nous montrent que le Sahara fut, voici quelques millénaires, fort différent de celui que nous connaissons. Les points d'ancrage que sont les oasis signifient que les hommes ont su développer des trésors d'ingéniosité pour capter l'eau, la distribuer et la conduire vers les terroirs de culture. Chaque région du Sahara a mis au point une technique qui lui est propre. En outre, la qualité architecturale des villes, dont certaines comptent parmi les plus belles du Maghreb, traduit l'épanouissement d'une civilisation urbaine saharienne, fruit de l'intensité des échanges qui, à certains moments de l'histoire, ont relié les deux rives du désert. Enfin, dans le cadre d'une politique de maîtrise de l'espace, chacun des États riverains tient à imprimer sa marque sur « son » morceau de Sahara, ce qui se traduit par des réalisations qui viennent accentuer les différenciations régionales.

                                                                  Tassili n'Ajjer

D'autres massifs, les plateaux de grès, méritent l'intérêt. Ils sont limités par de hautes corniches et parcourus par des vallées dont l'encaissement peut atteindre des centaines de mètres. L'érosion en profita pleinement, sculptant un dédale de buttes, de tourelles, de pinacles, d'arches…
Ainsi se présentent l'Adrar mauritanien ou le Tassili n'Ajjer (Algérie), avec son prolongement côté libyen, la Tadrat-Akakus et plus à l'est, le Messak. Les vallées de cette région recèlent des gravures et des peintures rupestres – lesquelles attestent de périodes humides qui, voici quelques millénaires, ont permis le développement de civilisations pastorales, aujourd'hui disparues. Les anciens pasteurs ont peint des scènes de chasse, des tableaux de la vie quotidienne, ou gravé dans le rocher des animaux domestiques ou sauvages, voire mythiques. Ainsi l'on découvre un fantastique art pariétal avec émerveillement, de site en site. Ici le « minéral » se combine harmonieusement avec l'art de la préhistoire, et c'est précisément ce qui fait l'intérêt majeur de ce massif.

Quant aux ergs – ces immenses massifs dunaires dont certains s'étendent sur plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés – seuls des chauffeurs de véhicules 4 x 4 experts dans la conduite sur sable et le franchissement des dunes peuvent les parcourir. Si l'on préfère, il est souhaitable que les participants soient de bons marcheurs. Mais le dépaysement est garanti, à la hauteur de l'effort physique consenti !

Les paysans des sables

L'une des autres originalités du désert, celle à laquelle on l'associe le plus dans l'imaginaire occidental, c'est évidemment l'oasis, généralement inséparable de la palmeraie.Encore faut-il éviter le cliché présentant quelque jardin censé illustrer la luxuriance de l'oasis considérée comme la composante d'un écosystème en harmonie parfaite avec le milieu. C'est là un des mythes les plus tenaces de la littérature saharienne ! Mieux vaut aller découvrir, par exemple aux confins du Grand Erg occidental, en Algérie, l'ingénieux système de partage de l'eau au débouché de l'un de ces longs tunnels qui vont chercher le précieux liquide dans la nappe et l'amènent par gravité sur les terroirs de culture. Ou bien, au Sahara marocain, l'on peut repérer tel petit barrage qui détourne l'eau d'une crue et la conduit vers les planches de céréales ou les palmeraies. En fait, chaque morceau de Sahara a été le champ d'application d'une certaine forme de « civilisation hydraulique », dont on peut repérer la survivance ou l'effondrement, à la seule lecture de l'aspect du terroir oasien. En somme, la palmeraie est un authentique « monument historique », à la charnière de l'évolution des techniques, du maintien ou de l'éclatement des hiérarchies sociales, des modifications des courants d'échange. Elle nous propose en définitive une leçon d'économie.

 

Citadins au désert

On attribue une telle valeur au palmier, donc à l'oasis, que l'on en arrive à oublier que la ville, lieu d'échange par excellence, a toujours été l'autre volet de la vie au désert : relais caravanier, marché, carrefour… Aussi, de l'importance de certaines cités dans les siècles passés, il est resté un patrimoine architectural d'une rare qualité dont des villes comme Ghadamès en Libye, Ghardaïa au Mzab algérien, Agadez au Niger constituent de vibrants témoignages. Il faut circuler dans les ruelles de ces villes, en visiter le marché. En faisant la part de ce qui relève de l'adaptation au climat désertique et de ce qui est spécifique de la structure urbaine islamique, on apprend à distinguer la ville des « vieux » citadins – authentique médina projetée au désert – de la « ville nomade » de création généralement récente. Dans cette dernière, on peut lire, au seul agencement des quartiers, comment les pasteurs sahariens organisent l'espace. Voilà qui permet de remonter les siècles et de comprendre la genèse des cités du désert : belle leçon de civilisation urbaine !

Comprendre pourquoi l'on continue à vivre au désert…

Rien ne prête plus à la mystification que l'espace saharien. Il est vrai que vendre du rêve est le plus sûr moyen d'attirer les foules. Mais n'est-il pas préférable de tenter de saisir les raisons qui ont fait que les hommes ont su maîtriser le milieu désertique, qu'ils ont su y développer des trésors d'adaptation. Ne vaut-il pas mieux, aujourd'hui, chercher à comprendre pourquoi l'on continue à vivre au désert ? En ce sens, il y a place au Sahara pour un authentique tourisme culturel.

Source Jean Bisson

Professeur honoraire des universités

 

Le Pèlerin

Bref, parcourir le désert, c'est aller de surprise en surprise, au point que l'on en vient à oublier que les distances sont grandes, à la mesure d'un Sahara qui couvre dix fois la superficie de la France. Mais les moyens de déplacement sont adaptés : les transferts en avion sur les grands axes, l'autocar sur certains itinéraires, le 4 x 4 partout, quand ce n'est pas tout bonnement la randonnée chamelière qui permet de savourer la plénitude désertique. Ils offrent tous la possibilité de moduler des itinéraires aux centres d'intérêt variés. Ces itinéraires sont ponctués de bivouacs toujours changeants, ici au milieu de l'infini moutonnement des dunes, là dans un cirque de rochers, plus loin sur la terrasse d'un oued ombragée d'acacias. Au moment où le crépuscule s'enflamme, l'attention est retenue par le chant d'une bouilloire qui prélude au rituel du thé à la menthe, ou encore par les coups sourds annonçant la préparation d'une galette de blé mise à cuire dans la braise enfouie dans le sable et que l'on savourera toute chaude quelques minutes plus tard sous un ciel merveilleusement étoilé. C'est que la nuit tombe vite sous ces latitudes. Qui pourrait alors oublier ces instants d'un rare bonheur que le désert peut apporter, que seuls d'authentiques Sahariens peuvent offrir ? Alors flotte sur la petite communauté, que les hasards du voyage ont regroupée, un silence à la mesure de l'intensité du moment…

Un Sahara minéral

Ce sont généralement les montagnes et les massifs dunaires qui attirent en priorité les amoureux du désert. Au sommet de la hiérarchie le Hoggar, avec ses pointements granitiques, ses crêtes de roches métamorphiques, et plus encore son volcanisme, donne les topographies les plus hardies du Sahara. On connaît le panorama grandiose que l'on découvre depuis l'Assekrem, où le père Charles de Foucauld avait bâti son ermitage. Parmi les massifs volcaniques, loin vers le sud, aux confins de la Libye et du Tchad, le fantastique Tibesti est à lui seul un musée de formes. Mais le massif de l'Aïr, au Niger, est d'accès plus facile. Il constitue un bel exemple de plateaux de roches anciennes, de coulées basaltiques, de cônes de scories, le tout lacéré de vallées où vivent des paysanneries plus sahéliennes que sahariennes.

Algérie - La truffe du désert «Terfas» vous connaissez ?

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Algérie - La truffe du désert fait une entrée triomphale sur le marché algérois

 Confinée depuis toujours dans les régions sahariennes où elle pousse à l'état sauvage, la truffe du désert («Terfas») a fait, ces derniers temps, une apparition remarquée dans certains marchés d'Alger, au grand bonheur de nombreux Algérois qui ne connaissaient ce tubercule que de réputation.
Depuis quelques semaines, en effet, ce type de truffe, dans ses différentes variétés, est pour la première fois proposée à la vente par nombre de marchands de fruits et légumes en plusieurs points de la capitale. C'est le cas, notamment, de Djamel, un marchand de fruits et légumes installé à la cité «Les Sources» sur les hauteurs d'Alger, qui propose les deux variétés de ce légume, blanche et noire, à 500 dinars le kg. Rivalisant, de par son tarif, avec les fruits exotiques ou les fruits hors saison tels que le kiwi, la mangue ou encore le raisin, la truffe n'en trouve pas moins acquéreur chez une clientèle apparemment très peu regardante sur les prix, du moment qu'elle cherche d'abord à satisfaire une curiosité gustative. Djamel affirme, heureux, qu'il écoule entre 15 et 20 kg de «Terfas» par jour auprès de clients de niveau social différent et dont certains ne savent même pas à quelle sauce accommoder ce tubercule qui rappelle une pomme de terre difforme et qu'ils voient pour la première fois. Aussi, n'hésitent-ils pas à demander des recettes de cuisine au marchand qui se transforme volontiers, pour la circonstance, en authentique cordon bleu, conseillant des «omelettes aux truffes», des «piperades» et autres ragoûts aux truffes. «On peut même préparer du couscous avec!», lance-t-il pour tenter de persuader les derniers réticents à délier leur bourse et acheter une petite livre de Terfas, histoire de connaître la saveur de ce tubercule, proposé sous d'autres cieux dans les restaurants de luxe et pour les grandes occasions, même si la truffe des bois de l'hémisphère nord est différente de celle du désert, en étant tout aussi «noble». D'évidence, le marchand tire profit d'une publicité sur la truffe qui, ainsi, ne connaît pas de frontières. Le «bouche à oreilles» a suffi pour orienter la clientèle vers les points de vente implantés aussi, selon des témoins, dans les marchés du 1er Mai, d'El Harrach, de Ben Aknoun et de Blida.
Un produit nouveau, éphémère et périssable donc cher
L'écoulement rapide de cette marchandise périssable demeure, pour le moment, le seul souci des commerçants qui sont approvisionnés, une fois par semaine, par des colporteurs en provenance des régions de récolte, dans les Hauts Plateaux et certaines régions du Sud. Il est à signaler, à cet égard, que la truffe noire possède une longévité d'un mois, si elle n'est pas exposée à la chaleur, alors que la blanche peut présenter des avaries au bout d'une semaine d'exposition. Djamel estime, cependant, que cette première expérience «vaut la chandelle» car elle va servir à jauger le niveau d'engouement de la clientèle pour ce nouveau produit qui a pénétré le marché algérois en raison d'une poussée exceptionnelle causée par une bonne pluviosité cette année. «C'est d'ailleurs parce qu'il est nouveau que le produit est cher sur le marché algérois. Au Sud, son prix a chuté parfois jusqu’à 100 dinars par kg», a-t-il expliqué. L'idéal, selon lui, serait d'organiser le ramassage, la collecte et le convoyage du produit dans le cadre du marché national des fruits et légumes, afin notamment de mieux gérer son prix et d'éviter sa déperdition. Il s'est demandé, toutefois, si cela est possible au vu du caractère éphémère de ce champignon dont la production reste soumise de surcroît aux aléas du temps. Aussi a-t-il saisi cette apparition, aussi brève soit-elle, de la truffe à Alger, pour prendre le pouls du marché comme il le fait avec les produits exotiques. La truffe sauvage du désert est un champignon qui pousse sous le sable et la roche dans les régions semi-désertiques comme les Hauts Plateaux et la région du M'zab, caractérisée par son sol rocailleux. Elle est déterrée généralement entre les mois de février et d'avril de chaque année pour être rapidement écoulée. Son essence aux riches senteurs, sa valeur nutritive et les pouvoirs aphrodisiaques que l'on veut bien lui attribuer semblent justifier sa réputation et son... prix.

Source Le Financier

Le Pèlerin

Sud algérien - Transfert d’eau d’In Salah vers Tamanrasset - Fête pour célébrer l’évènement

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Une campagne de reboisement pour fêter ce méga-projet

Reboisement-Tamanrasset-In--Salah-copie-1.jpg

A l’occasion du premier anniversaire de l’inauguration du méga-projet du transfert d’eau de In Salah vers Tamanrasset, la Conservation des forêts de la wilaya a organisé, avant-hier, une vaste campagne de reboisement.

Dans une ambiance de fête, les habitants de la nouvelle cité d’Adriane qui a été, rappelons-le, inaugurée par le président de la République le même jour que le projet d’AEP, ont participé à la plantation de 200 arbustes de différentes espèces sylvicoles. «En plus de son aspect  commémoratif, cette opération, explique  le conservateur des forêts, Abdellatif

Zerhouni, vise à encourager la régénération du couvert végétal et la création des espaces verts en milieu saharien.» M. Zerhouni a, à ce propos,  indiqué que  la capitale de l’Ahaggar a bénéficié d’une enveloppe financière de  plus de 459 millions de dinars  dans le cadre du programme de lutte contre la désertification,  la création d’aires de pacage et la mise en  valeur des terres agricoles. Une superficie de 13 hectares en palmiers et de 40 h en arbres fruitiers est concernée, dit-il, par ce programme de plantation.

229 kits solaires pour les nomades

La réalisation des bassins d’irrigation et d’abreuvement du cheptel est également prévue dans ce programme qui comprend, en outre, une opération d’acquisition de  229 kits solaires au profit de la population  nomade issue de plusieurs localités de la wilaya.

D’autres projets, parmi lesquels figurent la réalisation de nouvelles pistes et l’aménagement de forages agricoles sont inscrits dans le programme complémentaire de développement du Grand Sud, ajoute-t-il.  Par ailleurs, et compte tenu des sempiternels  problèmes liés au réseau d’alimentation en eau potable qui se trouve dans un état de dégradation très avancée, la ville de Tamanrasset sera dotée d’un nouveau réseau de distribution.

L’ouvrage devrait mettre un terme au scénario des mares aux canards qui se forment à chaque pompage d’eau en raison de fuites multiples. Se voulant rassurant, le  premier responsable de la wilaya, Saïd Meziane, a indiqué que «le marché a été octroyé à la société Cosider qui lancera les travaux de réalisation dans un délai d’un mois». Des travaux désormais possibles, après la finalisation des études réalisées par un bureau d’études français engagé par le ministère des Ressources en eau. «Tamanrasset sera ainsi la première wilaya à avoir bénéficié d’un projet d’une telle envergure, puisqu’il ne s’agit pas de réhabiliter le réseau existant mais d’en créer carrément un autre», a affirmé  Saïd Meziane

Source El Watan Bayah Ighil

Le Pèlerin


Sud algérien - Tamanrasset, berceau des Touaregs algériens du Hoggar, est sur le qui-vive, au rythme des événements du Mali

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Algérie - Les ambitions indépendantistees touaregs inquiètent Tamanrasset

toaregs tamanrasset

Planté devant d'énormes ignames exposées à même le sol, Jaafar accueille l'étranger avec un large sourire. "Vive l'Azawad islamique libre !", lance le Touareg malien alors que la nuit tombe, ce samedi 7 avril, sur le marché de Tamanrasset, dans le Sud algérien. "Je suis tellement content, cela fait cinquante ans que nous attendons cela !", s'exclame-t-il en levant la main en signe de victoire, sous l'œil vaguement inquiet d'un militaire algérien en maraude.

Depuis le coup d'Etat militaire du 22 mars au Mali, suivi de la conquête de la partie nord du territoire par les indépendantistes touareg maliens, Tamanrasset, berceau des Touareg algériens du Hoggar, est sur le qui-vive, au rythme des événements de son voisin, de l'autre côté de la frontière.

Tout en rappelant son attachement à l'accord de 1964 de l'Organisation de l'Union africaine sur l'intangibilité des frontières issues du colonialisme après l'indépendance des pays de la zone, Alger multiplie les messages d'apaisement sur la recherche d'une "solution politique".

Car, bien que les Touareg algériens ne se soient jamais révoltés, à la différence des "cousins" maliens ou nigériens, la création d'une république indépendante touareg aux portes du pays est une question sensible ici, bien plus que dans la Kabylie du nord. "Un Etat touareg à nos frontières", s'alarmait ainsi à la "une", le 7 avril, le quotidien Liberté.

"Ici, les Touareg sont bien, affirme l'aménokal, le chef des Touareg du Hoggar, Ahmed Edaber. Avant, nous avions un problème d'eau mais plus maintenant, et chaque village a l'électricité. C'est la pauvreté au Mali qui a déclenché tout ça." "Tam", comme on appelle ici la capitale du Sud algérien, possède depuis cinq ans son université, et des travaux colossaux ont été entrepris pour acheminer de l'eau, depuis une importante réserve à plus de 700 km.

Victime d'un attentat kamikaze

Mais l'inquiétude prévaut. Le 5 avril, le consul algérien de Gao, au Mali, et six autres diplomates ont été enlevés. Un mois plus tôt, le 3 mars, Tamanrasset a été, pour la première fois de son histoire, visée par un attentat kamikaze en plein centre-ville contre une caserne de gendarmerie, qui a fait une quarantaine de blessés.

Deux actions revendiquées par le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'ouest (Mujao), un obscur groupe présenté comme une dissidence d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui paraît se concentrer sur tous les points sensibles de l'Algérie. En décembre 2011, le même groupe avait revendiqué l'enlèvement de deux Espagnols et d'une Italienne à Tindouf, fief des Sahraouis séparatistes, au sud-ouest du pays.

A Tamanrasset, les traces de l'attentat ont été effacées. Les murs vert bouteille de la caserne ont été refaits à neuf, les véhicules incendiés ont disparu. Toutes les vitrines des petits commerces situés dans cette artère principale qui sépare deux quartiers populaires ont été réparées. Seule subsiste l'enseigne déchiquetée d'une pharmacie.

Les effectifs des forces de sécurité ont doublé dans la capitale du Hoggar qui n'en manque pas. Les casernes de l'armée, de la police et de la gendarmerie sont innombrables, à chaque carrefour. "Même moi, je ne peux pas vous dire combien il y en a", s'amuse un notable. Les avions de reconnaissance vrombissent dans le ciel. "On se croirait au Salon du Bourget", ironise ce familier de la France. Depuis 2010, la ville abrite également, derrière de hauts murs d'enceinte, le Centre d'état-major commun opérationnel conjoint (Cemoc), créé avec le Mali, la Mauritanie et le Niger, pour lutter contre l'insécurité au Sahel. Plus loin, le long des 1000 km de frontières, d'importants renforts militaires ont été déployés.

"Les ingrédients nous inquiètent, soupire Abdelkrim Touhami. Il y a une haine indescriptible depuis la guerre de Bush en Irak contre l'Occident qui veut asseoir un droit à deux vitesses, et la fin de Kadhafi a provoqué encore de la haine."

Candidat aux élections législatives algériennes, cet ancien enseignant de français connaît bien toute la région, du Mali au Niger, pour avoir été consul plusieurs années à Agadez. "S'il n'y a pas une forme d'aide pour soutenir ces pays, l'extrémisme a de beaux jours devant lui, ça gagne du terrain", observe-t-il, en soulignant la présence au Mali de nombreux Touareg revenus de Libye et lourdement armés. "Le pick-up est une arme redoutable, on peut monter des RPG [lance-roquettes] dessus, ça permet de piquer et d'être mobile", souligne encore M.Touhami.

Assécher la rébellion

Dans cette zone traditionnelle de grand trafic qu'est le Sud algérien, notamment en essence, des mesures ont été prises avec l'objectif d'assécher la rébellion touareg, qui se double d'une menace terroriste avec la présence de groupes djihadistes.

A "Tam", il est devenu nécessaire de justifier le remplissage de bidons d'essence aux pompes. Et à la frontière, que le ministre de l'intérieur, Daho Ould Kablia, n'exclut pas de fermer, les passages ne se font plus qu'au compte-gouttes. L'Algérie dispose par ce biais d'un puissant levier de pression, à manier avec précaution.

Dans une zone où le tracé des frontières n'a jamais été un obstacle et où il n'est pas rare de posséder plusieurs nationalités, les Touareg algériens "vivent bien", grâce aussi au commerce et à la contrebande. "Depuis quelques jours, la frontière est fermée, je vais devoir retourner avec mon camion par le Niger", râle Jaafar, le Touareg malien marchand de légumes et originaire de la région de Tombouctou, qui se décrit comme "un ancien combattant, formé dans le camp d'Oubaré en Libye." "Mais j'ai préféré quitter tout ça, je ne voulais pas devenir l'esclave de Kadhafi", précise-t-il.

La présence à Tamanrasset d'une forte communauté touareg malienne, implantée depuis les grandes sécheresses des années 1970, préoccupe. Et les craintes des autorités sont d'autant plus vives que l'Algérie s'apprête à voter, le 10 mai, pour des élections législatives présentées comme un enjeu majeur dans le contexte régional.

Après l'attentat, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, chef du Rassemblement national démocratique (RND), parti de la coalition du gouvernement, est venu sur place le 6 avril. Le 9, le ministre de l'intérieur annonçait, dans Le Quotidien d'Oran, une "grande enquête" menée par la police à Tamanrasset "dans des quartiers où elle n'a jamais mis les pieds auparavant".

"Les Touareg algériens ne cherchent pas leur indépendance, ils sont en paix pour le moment", affirme, le visage enroulé dans un long turban pâle, Ourzig Chennoui, un notable touareg, ex-maire de la ville.

Reste une inconnue : les jeunes, moins sensibles aujourd'hui à l'autorité des anciens et de plus en plus réduits au chômage du fait de l'effondrement du tourisme. Depuis deux ans, les autorités algériennes n'accordent presque plus de visas aux visiteurs. Une mesure qui s'est accélérée avec le conflit en Libye et qui frappe de plein fouet les 82 agences de voyages de la ville.

Source Le Monde Isabelle Mandraud

Le Pèlerin

Plusieurs chefs de tribus et notables des tribus touareg des wilayas d’Adrar, Tamanrasset et Illizi ont « catégoriquement » refusé des invitations marocaines pour une réunion dans ce pays

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Les Touareg algériens refusent de se réunir au Maroc

Idebir Ahmed. Amenokal des Touareg

 

 

Plusieurs chefs de tribus et notables des tribus touareg des wilayas d’Adrar, Tamanrasset et Illizi ont « catégoriquement » refusé des invitations et des facilitations de voyages qui leur ont été proposées par le Maroc pour tenir une réunion dans ce pays.

C’est ce qu’ont indiqué à Echorouk des sources locales à Tamanrasset. « Des parties marocaines officielles ont contacté plusieurs notables des tribus touareg à travers des intermédiaires pour les inviter à prendre part à une réunion au Maroc. Des facilitations et des privilèges ont été accordés à ces notables », a révélé à Echorouk cette source. « Toutefois, les concernés ont catégoriquement refusé l’offre marocaine et ont cessé tout contact avec les intermédiaires après qu’il soit avéré que la proposition marocaine avait des visées politiques suspectes », a-t-elle ajouté. En effet, les chefs et notables des tribus touareg d’Adrar, Tamanrasset et Illizi ont découvert que la proposition marocaine avait des objectifs politiques malsains. L’expérience des Azawads vécue par les Touareg du nord du Mali leur a ouvert les yeux. Il n’est un secret pour personne que les Azawads ont tenu des réunions au Maroc avant d’entrer en confrontations armées avec l’armée malienne. Ils ont même obtenu une aide financière et militaire. Nos sources n’ont pas pu identifier avec exactitude les parties qui ont envoyé les invitations aux chefs des tribus touareg. Selon nos sources, plusieurs leaders des grandes tribus touareg des trois wilayas citées ont reçu des invitations indirectes. Selon nos sources, le Maroc veut mettre en danger la sécurité dans la région du Sahel pour affaiblir la position de l’Algérie. A souligner dans ce contexte que les relations algéro marocaines sont instables à cause de la question du Sahara Occidental.

Source Echourouk

Le Pèlerin

Algérie - Adrar et son histoire

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Adrar, entre le passé et le présent

 



 

Des habitations furent construites et constituèrent le premier embryon de la ville qui recensait entre 200 et 300 âmes pour en atteindre 3 000 en 1961 et un peu plus de 50 000 en 2006.
La première école fut érigée en 1933 et le premier dispensaire en 1943. Aujourd’hui, Adrar est en train de devenir un lieu de villégiature bien que le thermomètre affiche généralement en été plus de 42°, ce qui permet aux dattes de mûrir, mais, il fait bon d’y vivre.
Il faut reconnaître que la ville a connu un bond spectaculaire. En un quart de siècle, elle a changé et commençait à plaire à ses habitants ainsi qu’aux visiteurs. C’est une ville vouée entièrement au culte de l’Islam, terre d’asile et qui est un véritable havre de paix.
Tous ceux qui ont goûté à l’eau de sa foggara vous diront que nul n’échappe à sa beauté et à sa féerie légendaires qui attirent de nombreux investisseurs, touchant plusieurs domaines.  
La région du Touat continue toujours à émerveiller et exercer son charme fascinant et la gorgée d’eau vous fera indubitablement revenir.
Connue pour ses «ziarette», coutumes ancestrales qui se perpétuent à travers le temps et les générations et dont le secret est source  de bienfaisance et de prospérité.
L’habit qui prévaut est inéluctablement le chech et la gandoura, vêtement ample pour mieux se protéger de la rudesse du climat et se sentir à l’aise.
Généreux, humbles et hospitaliers, les Adraris prennent les choses comme elles se présentent et considèrent que tout ce qui vient du ciel, dont du bon Dieu, est le bienvenu.
Feu Cheikh Belkbir,  personnage charismatique, les a imprégnés de sa sagesse, de sa piété, de sa soumission et son abnégation pour le seigneur.
Les prémices d’une vie, le pourquoi d’une existence et son utilité. Son ancien mosquée a été complètement rasée pour en ériger une autre, plus spacieuse et plus belle, un véritable bijou architectural.
Adrar est dominée par la couleur ocre que l’on retrouve partout, d’où son nom de ville rouge. Elle est surtout connue pour ses palmiers, sa poterie et ses foggara.
Les foggara, ce sont ces anciennes conduites d’eau souterraines destinées à irriguer la palmeraie.
Ouvrage hydraulique pour réduire au maximum l’évaporation, les foggaras dont le creusement a été réalisé par la main de l’homme permettent de drainer l’eau du sous-sol et de l’amener par gravité à partir d’une succession de puits d’aération jusqu’à ce qu’elle émerge à la surface du sol sous forme d’une grande seguia, redistribuée ensuite par un distributeur de pierre (kesria) vers de petites rigoles.
Le partage de l’eau est matérialisé par des «peignes» répartiteurs en pierres, placés à travers des canaux d’irrigation qui assurent toutes les divisions et subdivisions. Le fonctionnement, quant à lui, est contrôlé par un «kial», lequel détermine la quantité d’eau en fonction du montant de l’écot versé par le demandeur. Une trouvaille extraordinaire qui continue d’émerveiller à ce jour et dont la réalisation est attribuée au génie de l’homme.
Aujourd’hui, la ville d’Adrar est en pleine mue et les nombreuses réalisations achevées ou en voie de l’être sont un signe de son développement. L’image de la citerne tractée par un tracteur pour servir à l’irrigation des arbres est dépassée. Le goutte-à-goutte, plus esthétique et plus efficace, la remplace et permet aux piétons de déambuler sous leur ombrage. Plusieurs avenues sont bordées d’arcades recouvertes de roseaux. Il faut rappeler que quand le soleil tape fort, il vaut mieux ne pas se risquer sous ce soleil de plomb. On a l’impression parfois de l’avoir juste au-dessus de la tête.
Si auparavant, la route qui menait au quartier de Bni Ouskout paraissait furtive et désemparée, aujourd’hui ce n’est plus le cas, une route à double voie inondée de lumière la remplace et la circulation, grâce aux nombreux axes, devient plus fluide.
Des lampadaires admirablement décorés et sertis de motifs et renvoyant au côté traditionnel, apportent une note de gaieté le soir, lorsque les habitants se pavanent à la recherche d’un brin de fraîcheur. A Adrar, on circule librement. On se sent plus en sécurité qu’ailleurs.
Si une seule école existait et faisait office de lieu de culture, d’enseignement et d’éducation jadis, en 2007, les écoles primaires, les CEM, les lycées ne se comptent plus. Ce qui a énormément contribué à la scolarisation des filles.  Même dans les contrées les plus reculées et les plus isolées, l’école est là.
L’université africaine est la preuve tangible du formidable essor économique qu’est en train de vivre la wilaya et les autorités locales sous la houlette de Djari Messouad, wali d’Adrar, en sont conscientes et ne ménagent aucun effort pour l’épanouissement de cette région appelée à devenir une plaque tournante et un carrefour incontournable dans les années à venir.
La radio locale, grâce au dynamisme de son personnel et de son directeur, joue un rôle prépondérant dans la région par la tenue de forums, d’émissions variées qui trouvent bonne audience.
La construction de logements sociaux et ruraux va bon train et le PSS (Plan spécial Sud) a été mis en place afin de répondre à une demande sans cesse croissante.
Il faut rappeler que la wilaya compte 294 ksour et la plupart des habitations sont en pisé (toub) et le défi à relever est colossal.  Aussi, la réalisation de pareilles structures bat son plein et au niveau de la ville d’Adrar, de nouveaux quartiers ont vu le jour (140 logements, Tililène, route de l’aéroport…). Jadis endroit désertique et désolé, aujourd’hui parcourir les dédales de ces quartiers est rassurant.
Adrar est en train de voler la vedette à certaines grands villes et les investisseurs accourent de partout.  Aujourd’hui, les Adraris ne font plus la queue devant les stations d’essence à la recherche d’une bouteille de gaz, le gaz domestique est dans les ménages dont la préparation du couscous est un régal pour le palais.
Une réussite dont ils ont le secret, les visiteurs le confirment.
Auparavant, se rendre sous un soleil de plomb, représentait une rude épreuve physique, seuls quelques taxis aux allers et venues timorées parcouraient la ville.
Actuellement, le transport privé est venu à la rescousse et les circuits proposés donnent entière satisfaction.
Il suffit de faire des courses et les bras lourdement chargés, monter dans un bus ou dans un taxi et arriver sans encombres à destination.
Pratiquement toutes les destinations sont desservies (Alger, Oran, Sétif, Ghardaïa, Tindouf, Béchar, Hassi Messaoud…).
Les passagers ont l’embarras du choix : par route ou par avion.
L’assainissement,  jadis inexistant, seules quelques fosses perdues ou septiques étaient utilisées, est devenu réalité.
La centrale électrique est alimentée au gaz produit par la raffinerie de Sbâa (40 km d’Adrar).

Source la Nouvelle République               

Le Pèlerin




 

Algérie - Biskra - «Ana guezzana en guezzène fil ma oual kess»

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Biskra - Les vendeuses de rêves

 

Contre quelques dinars, ces chouaffate offrent un espoir chimérique au client du jour.
Mille ans avant notre ère, les Olmèques du golfe du Mexique jetaient les bases d’une astrologie, adoptée par la suite, par les Aztèques, Toltèques et Mayas. Dans les antiques Athènes et Rome, les Haruspices prétendaient lire l’avenir dans le comportement ou les entrailles des animaux. En Asie, le Li King se basa sur l’interprétation des fendillements des carapaces des tortues. A Biskra, les guezzanate, entendre par-là voyantes, sillonnent les rues et ruelles en criant «Ana guezzana en guezzène fil ma oual kess» (je suis celle qui lit l’avenir dans l’eau et le verre. Etrangères le plus souvent à la région, elles opèrent en solo ou en duo selon que l’endroit soit sécurisé ou pas. Vêtues de robes multicolores, sans voile, elles attirent l’attention par leur voix mais aussi par leur accoutrement. Un foulard serti de brillant, des yeux outrageusement maquillées de khol, une dentition mettant en valeur une canine en or massif, donnant à leur sourire une étrange sensation de beauté et de méfiance. Opérant dans des endroits isolés, elles guettent leur proie, le plus souvent désespérée, et à laquelle elles promettent monts et merveilles. Avec un savoir-faire singulier, elles racontent des balivernes puisées du quotidien. En contrepartie de quelques dinars, ces chouaffate offrent un espoir chimériques au client du jour. Elles s’installent sur les bords des routes nationales, elles bravent ainsi le froid de l’hiver et la chaleur torride de l’été et surtout le risque d’une éventuelle agression. En ces temps durs, ces guezzanate semblent avoir des jours heureux devant elles, avec certaines personnes ayant perdu tout espoir de trouver un job ou de pouvoir rencontrer l’âme soeur. Le créneau est porteur. Certaines chaouaffate exercent chez elles sur rendez-vous s’il vous plaît! Il en est de même pour la médecine traditionnelle. Jadis, au temps du colonialisme, et par manque de médecins, de structures hospitalières et surtout de l’ignorance, le coiffeur faisait office d’arracheur de dents, ou suceur de sang à l’aide de trompes ou ventouses placées sur la nuque, opération censée soulager des maux de tête ou réduire l’hypertension méconnue à l’époque. On a également les rebouteux. Ces praticiens soignaient les fractures et luxations en utilisant farine, oeufs et henné comme emplâtre. Ils ont souvent recours au feu comme moyen thérapeutique appelé communément «el key», la cautérisation. La lecture du «khfif» est également usitée. Le procédé consiste en la mise à l’eau d’une quantité de plomb précédemment fondu. La praticienne interprétait à sa manière la forme prise alors par le plomb plongé dans un mortier défiant ainsi les règles du Rorschach, créateur du test de personnalité du même nom. Ces pratiques ancestrales sont toujours légion, concurrençant la science enseignée aux médecins, psychologues et autres thérapeutes. A ces charlatans s’ajoutent les «herboristes» du week-end qui prescrivent des coctions comportant tisanes et camomille associées à des lézards et autres. Quant à connaître la position des services de la santé et du commerce face à ces déferlantes qui nuisent aussi bien à la santé publique qu’a l’économie, mystère et boule de gomme.


Source  L’Expression


Le Pèlerin

Sud algérien - L'Afrique du Nord se connecte avec le Continent

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200 milliards de dinars pour la Transsaharienne

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L'ouverture de la Transsaharienne, permettra à l'Algérie, aux pays voisins et africains, de bénéficier de grandes retombées commerciales et économiques.

La 56e session du comité de liaison de la route transsaharienne (Clrt), a tenu sa réunion hier, au Cercle national de l'Armée de Beni Messous, à Alger. Programmée pour deux jours, les 23 et 24 avril, cette rencontre annuelle, a regroupé les pays membres du comité, notamment l'Algérie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad et la Tunisie. L'objectif de cette rencontre, vise entre autres, l'évaluation des actions entreprises à savoir, l'avancement des travaux de la route transsaharienne, la continuité de la dynamisation de la cohérence des actions entre les pays membres, la conduite d'une réflexion concertée quant au cadrage du plan d'action futur pour parachèvement de la Transsaharienne et ensuite, l'identification des potentialités d'échanges commerciaux entre les pays membres et africains de manière générale.

Pour rappel, le projet de la route transsaharienne, a enrigistré un retard notable qui est lié aux différents facteurs de financement, de sécurité et autres obstacles techniques qui ont étés avancés. Ayadi Mohamed, secrétaire général du comité «Clrt» a indiqué en marge de l'ouverture des travaux que «l'axe Alger-Tamanrasset, est un axe principal du projet de la Transsaharienne. C'est un très bon exemple d'approche en matière d'aménagement du territoire, aussi bien pour l'Algérie que pour les pays voisins», a-t-il souligné avant d'ajouter que «l'ouverture de cette grande route, permettra aux pays voisins et africains de transiter par l'Algérie dans les opérations de transport des marchandises et de la circulation des personnes», selon M.Ayadi.

L'ensemble des tronçons du projet de la Transsaharienne», qui a été développé dans une politique homogène, en particulier le domaine des transports, auront des répercussions très positives dans les échanges commerciaux particulièrement pour la partie Nord des pays sahéliens, a ajouté le directeur du Clrt. Selon le directeur de l'administration du projet, la Transsaharienne, s'étend sur une distance de plus de 4000 km. Quant à l'enveloppe globale du projet, celle-ci a été estimée à 200 milliards de DA, selon notre source, responsable de l'administration de ce projet, joint par téléphone. Le financement est assuré par les pays membres et les banques tel que BAD, BID, Badea et l'Opep. Par ailleurs, aucun délai de réalisation n'a filtré concernant ce projet du XXIe siècle. Tenant compte de la dimension du projet transsaharien, plusieurs organismes et institutions ont marqué de leur présence, cette rencontre ouverte aux débats entre les spécialistes qui devront apporter des solutions aux tronçons de la route qui n'ont pas été achevés depuis.

Les ambassadeurs des pays membres, les représentants des ministères ayant des relations avec le projet, les entreprises, les bureaux d'études, les laboratoires, les écoles, sont quelques-uns des organismes qui ont participé à cette rencontre qui a été estimée comme décisive, pour l'avenir et la continuité du projet dans les meilleures conditions.

Source L’Expression Amar Chekar

Le Pèlerin

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