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Sud algérien - Vallée du M’zab - Une source d’inspiration et de recherche pour les chercheurs.

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Sud algérien - Vallée du M’zab - Le plus grand secteur sauvegardé au monde
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Fondée en 1053, Ghardaïa ou Taghardaïte répond toujours présent avec ses magnifiques ksour et villes aux édifices religieux (mosquées) aux minarets en forme de pyramide et son ingénieux système d’urbanisation et toute sa vallée classée patrimoine national puis patrimoine mondial par l’Unesco. Une vallée qui est, selon les experts internationaux, le plus grand secteur sauvegardé au monde et qui est considérée comme une source d’inspiration et de recherche pour les chercheurs.
Cette vallée, grâce à la mise en place d’un système de digues et de captage des eaux – unique en son genre dans le monde – par les ancêtres de la vallée, a toujours échappé aux fortes crues des oueds. «ces villes demeurent jusqu’à aujourd’hui vivantes grâce à la volonté des habitants qui s’adaptent au fur et à mesure aux nouveautés», nous dit le directeur de l’office de protection et de promotion de la vallée du M’zab (opvm), Zohir Ballalou.
Ghardaïa, c’est aussi le souk avec sa placette classée en 1985 patrimoine de l’Unesco entourée de galeries d'arcades, sa belle palmeraie et son système d’antan de partage des eaux. Pour profiter pleinement de toute cette richesse, un nouveau dispositif dénommé plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la vallée du M’zab (ppsmv) a été mis en place.
Un plan ambitieux
La phase d’étude, qui s’étend sur 30 mois, est un instrument de mise en œuvre de l’étude de restauration et de prise en charge du patrimoine de la vallée du M’zab.
Ce plan permanent «va être le garant de la mémoire locale, nationale et universelle, car il va définir toutes les opérations qui vont être initiées dans la vallée du M’zab par rapport à l’étude dont la phase la plus importante est le diagnostic. Et nous faisons entièrement confiance à notre bureau d’études qui a une expérience acquise», affirme le directeur de la culture de la wilaya de Ghardaïa, Nacer Eddine Boulebelout.
L’objectif principal de ce plan, selon lui, est la sauvegarde de ce patrimoine contre toute dégradation et sa mise en valeur au niveau international. Ce plan englobe tous les ksour, les monuments, le tissage urbain et suburbain et même les oasis de la vallée.
Le plan de sauvegarde a été lancé en 2008, selon notre interlocuteur, suite à une nouvelle loi sur la prise en charge du patrimoine culturel promulguée en 2005 par l’etat, définissant clairement le centre historique et l’outil de sa préservation. Ce qui a permis à la vallée d’être érigée en secteur sauvegardé. «en application des programmes de sauvegarde et de réhabilitation du patrimoine national, dont la vallée du M’zab classée patrimoine mondial depuis 1982, et suite aux différentes résolutions que l’Unesco a émises pour l’élaboration d’un plan permanent de sauvegarde de la vallée du M’zab, l’opération d’étude a été lancée sur concours national et international où le bureau d’études algérien, Urbat, a été choisi pour son importante expérience dans le patrimoine notamment à Ghardaïa», nous a-t-il expliqué.
Cette phase d’étude qui s’étend sur 30 mois, selon les experts du domaine dont le directeur de l’Urbat, Hocine Nemmour, est un instrument de mise en œuvre de l’étude de restauration et de prise en charge du patrimoine de la vallée du M’zab.
L’étude, qui demande un travail épineux, s’articule sur 3 phases : «le diagnostic et l’analyse de l’état de fait et l’établissement du plan d’urgence, la seconde concerne l’avant-projet pour esquisser les premières actions à entreprendre dont celles pour la protection et la préservation du patrimoine de la vallée et la 3e la levée des réserves pour l’établissement du règlement d’urbanisme qui va gérer tout l’ensemble du territoire pour l’établissement du projet du plan de sauvegarde validé par décret présidentiel opposable au tiers avec un règlement d’urbanisme», nous a-t-il clarifié en tant que chargé du projet. «D’après la première réunion du comité du patrimoine de l’Unesco au canada, il s’est avéré que nous avons à Ghardaïa, le plus grand secteur sauvegardé au monde.
Car ce n’est pas uniquement un patrimoine architectural, mais aussi urbain constitué d’un ensemble de ksour avec leurs palmeraies sans compter le paysage naturel de la région», a souligné Hocine Nemmour.
Faire de l’acte culturel un acte social
Interrogé sur ce que ce plan va apporter à la wilaya, le directeur de la culture, Nacer Eddine Boulebelout, estime que «si on parle en termes d’élaboration, c’est un plan qui va permettre à tout un chacun de se reconnaître – que ce soit en tant que personne physique ou morale. On doit intervenir à tout moment. Certains monuments qui se trouvent dans les ksour comme Mousala Sidi-Brahim figure dans le classement d’El-Atteuf et dans la vallée du M’zab comme patrimoine universel. Alors qu’on peut le classer, à titre individuel, comme monument national. Nous avons aussi Mousala Sidi-Bouhafs, certains monuments de Melika, Daya-Bendahwa, des vestiges de sites préhistoriques comme des gravures rupestres de Daya-Bendahwa et Hassi R’mel. Le plan pourrait nous déterrer des monuments que nous ne connaissons pas encore.» La particularité de la wilaya de Ghardaïa, selon lui, se situe notamment dans les ksour qui se trouvent dans la vallée du M’zab. «heureusement qu’il existe des citoyens, conscients de l’importance de leurs ksour, qui organisent des campagnes de nettoyage encadrés par des associations ou à titre individuel.
Raison pour laquelle tous les ksour sont ‘’vivants’’. Ils sont habités par une population qui connaît la valeur de ce patrimoine et qui constitue le premier rempart de préservation avant l’intervention de l’Etat qui est toujours là pour les soutenir», a-t-il déclaré.
Au niveau des ksour et monuments
Des enquêtes sont à engager sur le terrain au niveau des ksour et monuments pour l’analyse de l’état de notre patrimoine, selon Hocine Nemmour, sur l’aspect de préservation de l’originalité et l’authenticité des constructions (habitats, édifices...) et l’aspect stabilité physique de la construction. Idem pour les monuments extra muros (mausolées, cimetières...). «C’est un travail de fourmi et de longue haleine qu’il va falloir faire de façon très rigoureuse.»
Hocine Nemmour à Infosoir * «On ne veut pas en faire un dossier tiroir»
M. Nemmour nous parle de cet important plan de sauvegarde, de tout ce qu’il peut apporter à la région et de ses propres attentes.
InfoSoir : Que sera-t-il fait durant la 1re phase ?
H. Nemmour : Une fois les données de base récoltées durant la première phase, un grand travail de réflexion en collaboration avec les partenaires concernés, est à engager, pour préconiser les lignes directrices de prise en charge et de préservation de ce patrimoine sur tous les aspects (urbain, environnemental, architectural...) sur plusieurs scénarios d’intervention à présenter au secteur concerné pour le choix d’une ligne définitive à développer pour les phases suivantes. Celles-ci seront soutenues par un règlement d’urbanisme et d’occupation des sols qui spécifiera toutes les actions à entreprendre par les collectivités locales au niveau du territoire du secteur sauvegardé. Outre la préservation de ce qui reste comme tissu végétal et palmeraies avec les services agricoles, il ne faut pas que le développement urbain porte préjudice à la visibilité et aux monuments et sites historiques qu’il faut mettre en valeur.
Les différentes phases du plan
Le plan permanent de sauvegarde de la vallée du M’zab ressemble, selon le directeur de la culture de Ghardaïa, à un plan de développement et d’aménagement urbain (Pdau) «au sens plus large encore, il remplacera tous les pdau qui s’étalent sur la vallée du M’zab allant de Daya-Bendahwa jusqu’à El-Atteuf, sur 20 km».
D’après M. Nemmour, ce plan est une obligation de l’Unesco avec laquelle nous avons des engagements afin de ne pas mettre en péril notre vallée. D’après ses explications, ce plan est très difficile en terme d’élaboration car la vallée comporte des infrastructures, des propriétés privées et de servitude.
Mais il doit donner, selon lui, des solutions pour une harmonisation de tout ce qui est développement avec l’aspect architectural et patrimonial de la vallée du M’zab. «mettre tout ce qui est développement futuriste en étroite collaboration avec l’aspect architectural et traditionnel dans la vallée du M’zab dans ses différents ksour et façades dont le premier construit à El-Atteuf depuis plus de 11 siècles.»
Dans sa 1re phase de pré-étude «diagnostic et mesures d’urgence», le plan permettra, selon notre interlocuteur, de cadastrer le patrimoine et mettre les mesures d’urgence pour la réhabilitation et la prise en charge. La 2e phase sera engagée sur la base de la 1re qui sera remise au département de Khalida Toumi et l’Unesco. Elle consiste en la réalisation de l’avant-projet du plan de sauvegarde pour aboutir à la 3e phase qui sera chargée de la réalisation finale du plan. Le plan de sauvegarde de la vallée du M’zab, selon le directeur de la culture de Ghardaïa, «va déterminer tout l’ensemble mobilier, immobilier et même rural qui se trouve dans la vallée avec exactitude : les mesures générales, les servitudes, les autorisations de remise de permis de construire ou de démolition doivent rentrer dans le cadre de ce plan opposable au tiers.
Ce sera un outil juridique et d’analyse n°1 pour l’urbanisme. Il nous permettra de recenser les biens matériels et immatériels, on pourra proposer de nouvelles mesures de classement pour certains monuments»
Urbat est une société par actions rattachée au ministère de l’habitat mais qui est autonome depuis 1991. Ses principales missions sont les études d’urbanisme et de gestion des zones industrielles, l’architecture et la promotion immobilière. «nous voulons apporter notre savoir-faire dans la région de Ghardaïa où nous nous sommes investis dans les études de restauration des monuments et sites historiques. Cela a été conforté avec les études du plan de sauvegarde de la vallée du M’zab», souligne M. Nemmour qui ajoute : «avant la nouvelle loi 90/04 sur le patrimoine, il existait un vide juridique en matière de maîtrise d’œuvre pour les études de restauration des sites historiques et les plans de sauvegarde à l’échelle nationale. Mais grâce aux efforts locaux de nos compétences, dont l’opvm, la direction de la culture et celle de l’urbanisme, de grands progrès ont été effectués dans la mise au point d’une méthodologie d’approche pour les plans de sauvegarde où il y avait toute une action de promotion du patrimoine, de restauration et de prise en charge de ce programme.»
Source Horizons  Souad Labri
Le Pèlerin


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