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Sud Algérien - la vallée de la Saoura

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 Lumineuse Algérie -  Sahara

Près de la frontière marocaine, la vallée de la Saoura égrène, de Taghit à Timimoun, un chapelet d'oasis.

taghit.jpg

 

Envoûtant. Le temps a éclaté avec la nuit. Dans un fracas de détonations et d'odeurs de poudre. Du fond de la palmeraie qui s'enroule autour des méan­dres de la Saoura, montent les psalmodies lancinantes de la fête du Mouloud. L'anniversaire de la naissance du prophète, célébré par des grappes de chasseurs en gandhouras immaculées. Des hommes de tous âges tournoient tels des derviches, fusils en main, dans une ronde hypnotique, avant de lâcher les salves crépi­tantes du « baroud ».   

Dehors, les dunes dan­sent au gré des heures une folle sarabande d'ombres et de lumières d'or.   

Un nouveau jour se lève sur Béni Abbés, la ville Scorpion, lovée dans un immense cirque de sa­ble. Le début du grand erg saha­rien qui vient jeter ses dernières vagues dans le sud-ouest algé­rien. Les portes d'un autre monde où s'égrènent de loin en loin des oasis nimbées de vapeurs polychromes. De Taghit à Timi­moun.

Ci dessous photos de Taghit   Timimoun.jpg

Ici, le bleu du ciel et le vert des pal­miers répondent aux palettes in­finies des ocres de sable et de terre. Celle qui a façonné l'habi­tat de torchis niché au creux des Ksours. Ces vieux villages forti­fiés aux profondeurs insonda­bles. Un labyrinthe de fraîcheur millénaire où les rais de soleil de­viennent matière. 

Dehors, les dunes dansent au gré des heures une folle sarabande d'ombres et de lumières d'or. In­saisissables. Un petit bout d'éter­nité propice au mysticisme. Rien d'étonnant à ce que Char­les de Foucauld, prêtre aventu­rier, ait planté là son ermitage au début du siècle dernier. Il y a re­trouvé la foi, mais aussi les hommes. Dans ces contrées arides où le pain se cuit dans le sable, des métissages subtils ont brassé les fils d'esclaves noirs avec les Ber­bères et les Arabes. Loin de la fu­reur des nouvelles guerres de re­ligion qui ont embrasé le nord. Qu'importé, à Béni Abbés, le Nord c'estdéjà le Sud. Un par­fum d'orangers flotte dans l'air et les grenadiers tanguent sous leurs fleurs éclatantes. Dans les parcelles irriguées de la palme­raie, les fèves sont déjà bien char­nues et les oignons sont montés en graine. Un petit miracle agri­cole.  

Sous le sol brûlé de soleil, l'eau est partout. Dattes, figues, lait de chèvre... L'oasis est un jardin ex­traordinaire. Seules quelques tra­ces de sel affleurant ici et là révè­lent une salinité maligne sur la­quelle se penchent des universitaires en guerre contre les avancées de la désertification. La menace est encore virtuelle, mais sérieuse.

Monté par deux gamins sou­riants auxyeux de braise, un pe­tit âne trottine sagement. Indif­férent aux passions humaines et aux larmes de visiteurs qui por­tent encore leurs souvenirs à fleur de peau. D'autres histoires. C'est vers l'avenir que l'Algérie veut résolument se tourner. Pour s'ouvrir au monde et chasser ses vieux fantômes. Les années de plomb, le terrorisme, sont forcé­ment solubles dans la diversité des corps et des âmes. Les caravanes touaregs avec leurs dromadaires chargés d'épices ont tracé depuis longtemps le chemin des échanges et de la li-berté.En fermant les yeux, on les devine encore allonger leurs sil­houettes fossiles sur le sable sur­chauffé.  

Mais le soir est déjà|à. Des précipités vertigineux, dégradés de pourpre, embrasent le ciel. Vé­nus a tout juste devancé l'éclat d'Orion. Dans le crépuscule, tout en haut de la dune, face à l'im­mensité du désert, une guitare imprévue distille les notes cise­lées d'un vieux flamant rosé : « Wish you where here». Une tranquille et évidente invitation au monde. Oui, Nourdine, j'ai­merais que tu sois là.

J'ai aimé...

Pas du tout. 

Les poches plastique qui jonchent parfois le désert. Le développement durable n'est pas pour demain. 

Beaucoup. 

La sorba, la soupe lo­cale, parfumée de coriandre et re-haussée d'une pointe de harissa. 

Passionnément. La curiosité et l'hospitalité naturelle des Algé­riens. De belles rencontres. 

À la folie. Le lever et le coucher du soleil en haut des dunes de Taghit ou Béni Abbés. 

Jeune et colorée, l'Algérie veut s'ouvrir au inonde en privilégiant un tourisme de qualité

Source la Dépêche du Midi

Le Pèlerin


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