Tourisme «hivernal» face aux prises d'otages
En prévision des fêtes de fin d'année, et face à la cascade des prises d'otages dans la Sahel, un important dispositif sécuritaire, voire un renfort, vient d'être mis en place dans le Sud algérien, à la veille de l'arrivée de plusieurs milliers de touristes occidentaux, attendus dans les wilayas touristiques du Sud du pays. Les sites touristiques seront sécurisés jour et nuit, nous révèle notre source bien informée. Les services de sécurité sont déjà sur le qui-vive. Ils ont été dotés de détecteurs d'explosifs, d'équipements nocturnes et des barrages fixes ont été installés au niveau des pistes isolées et peu fréquentées. Le spectre d'Al Qaida au Maghreb hante le Sud algérien.
Après les deux enlèvements qui se sont produits, ces derniers jours, dans le nord du Mali, où des groupuscules terroristes appartenant à la nébuleuse avaient enlevé deux ressortissants français, à Hombori, et trois autres Européens à Tombouctou, et l'assassinat d'un ressortissant allemand, il était évident qu'en Algérie des mesures de sécurité fussent prises pour éviter un tel scénario, d'autant que plusieurs milliers de touristes occidentaux sont attendus dans les jours qui viennent au Sud du pays. A Illizi, Tamanrasset, ou encore à Ghardaïa et Adrar, un renfort de taille a été dépêché afin de mieux sécuriser les alentours, d'autant que les prises d'otages se sont multipliées ces derniers jours au Sahel, selon une source bien informée. Ce dispositif, qui s'ajoute à celui déjà existant, consiste à sécuriser tous les sites touristiques des régions du Hoggar, Tassili de Taghit et Djanet, les hôtels et les restaurants ainsi que les lieux d'hébergement des touristes surtout les étrangers qui préfèrent fêter le nouvel an dans le Grand Sahara algérien. Ici, des patrouilles mobiles ont été renforcées, cela sans oublier les postes installés au nombre plus conséquent afin de faire échec à d'éventuelles tentatives de prises d'otages, exécutées par des terroristes appartenant à Al Qaida au Maghreb, et qui visent en particulier les touristes occidentaux, venus de l'Europe, de l’Amérique, voire même de l'Asie. De leurs côtés, les autorités locales, en connexion avec les agences de tourisme, ont été destinataires de transmettre la liste et les lieux d'hébergement des touristes occidentaux qui vont débarquer dans le Grand Sahara. Mieux, les autorités locales ont même exigé des propriétaires d’agences de tourisme de leur transmettre la carte des déplacements, les horaires et les trajets, que vont prendre les touristes, pour que les services de sécurité soient dûment informés de l'ensemble du menu proposé aux touristes. Encore plus loin, la circulation des touristes étrangers dans le Sud du pays sera suivie, toujours, par une escorte des services de sécurité, mais également d'un guide, un connaisseur parfait des itinéraires du Sahara algérien. Dans ce contexte, des patrouilles mobiles de la Gendarmerie nationale seront mobilisées pour bien escorter les convois des touristes, et ce pour assurer une meilleure couverture sécuritaire afin d'éviter le pire. Par ailleurs, les randonnées individuelles sans guide officiel dans le désert seront strictement interdites par les autorités. Cette mesure sécuritaire s'inscrit non seulement pour éviter une prise d'otages des touristes par les groupuscules d'Al Qaida au Maghreb, mais également dans le cadre de la lutte contre le pillage d'art, puisque souvent certains touristes tentent de piller les objets archéologiques du pays. Cela a dû arriver déjà. En 2008 comme en 2010, des touristes étrangers avaient tenté de piller des objets de valeur appartenant à l'Histoire, parmi eux des touristes allemands. Ces derniers ont été condamnés à une peine d'un an de prison et d'une amende d'un million de dinars dans le cadre d'une affaire de pillage dans le site archéologique de Tassili. D'autre part, le personnel chargé des touristes a été déjà soumis, également, à l'identification pour déjouer toute infiltration suspecte. Des policiers et des gendarmes en civil ont été mobilisés dans les sites et les hôtels dans le cadre d'un dispositif non apparent pour ne causer ni désagréments ni inquiétude aux touristes.
Source Les Débats Lotfi Itou.
Le Pèlerin